Ce midi, une centaine de manifestants étaient réunis à l’appel de la CGT et de Sud solidaire pour faire part de leur désaccord au passage à 1607 heures en 2022. Actuellement, les personnels travaillent 1547 heures avec 7 jours de congés supplémentaires et comptent bien conserver leurs droits.
« On demande juste à conserver nos droits »
Les agents de la ville et de l’agglomération sont en colère et veulent se faire entendre. Cela concerne les plus de 200 métiers différents et ce n’est pas rien. « Aujourd’hui on demande aux agents de travailler plus pour compenser ces 60 heures de perte et sept jours de congé et la cerise sur le gâteau c’est de travailler un peu plus c’est-à-dire 36 heures 30 pour pouvoir avoir huit jours de RTT» dénonce Benoît Jamoneau, secrétaire général CGT des territoriaux ville, CCAS et agglomération yonnaise.
En 2010, avec la création de l’agglomération, les agents qui étaient sur la communauté de communes sont passés à l’agglomération avec un transfert de compétences. « À cette époque-là, il a fallu refaire un protocole pour eux. » Le maire de l’époque, Pierre Regnault a gardé les mêmes droits à 1547 heures pour les agents de l’agglomération.
La crise du Covid a montré, s’il en était besoin, que les fonctionnaires étaient indispensables. « Qui était présent au niveau des crèches, halte-garderie, pour le personnel soignant ? Pour les personnes âgées ? Pour ramasser les poubelles ? A l’État civil pour enregistrer les morts ? Qui était là ? C’est bien les services publics ! »
« Il est inimaginable de rajouter une dégradation supplémentaire à notre statut professionnel, et notre situation personnelle en augmentant le temps de travail, ce qui amènera systématiquement plus de fatigue, plus d’arrêts et donc moins de service public et moins de vie privée pour les agents. »
de gauche à droite : Zora Ammour secrétaire départemental de Sud et Benoît Jamonneau secrétaire général CGT des territoriaux ville CCAS et agglomération yonnaise.
Un bras de fer avec la ville
Le maire a demandé aux syndicats qu’ils lui fassent des propositions de compensations. « Il y a des syndicats qui ont demandé des choses du type chèques CADHOC ou tickets restaurant. Nous on a demandé à garder nos jours de congés. Le maire doit comprendre que la majorité des agents n’est pas pour cette réforme : on veut garder nos acquis » précise Zora Ammour, secrétaire départemental de Sud CT 85.
Le 27 mai dernier, l’intersyndicale a été reçue par Luc Bouard. « Nous lui avons exposé qu’on ne voulait pas un panier garni sur le pouvoir d’achat : c’est de dire on vous donne des chèques repas. Nous lui avons demandé s’il voulait fermer le restaurant administratif subventionné par la ville. Pas de réponse.» ¶
Les emplois précaires
Les emplois précaires travaillent sur des taux de 80 % sur une base de 1547 heures. « Demain, ils seront sur une base de 1607 heures. Donc automatiquement ça va leur baisser leur pourcentage et surtout le salaire. Aujourd’hui, à la fonction publique territoriale, on est les moins bien payés de la fonction publique.»
Les EHPAD
Les EHPAD de l’agglomération vont être regroupés dans une nouvelle structure. Ils vont former un groupe de 11 EHPAD sur l’agglomération (cinq à la Roche-sur-Yon). « Demain on ne sait pas comment est-ce que ça va être géré ? Est-ce que les agents vont repasser d’un week-end sur deux à un week-end sur trois dans les conditions de travails qui sont complètement dégradées. Il y a un bon nombre d’arrêts, une pénurie de personnel, les budgets explosent… »
Une pétition de 680 signatures
Un courrier va être adressé au président maire, il rassemble 680 signatures, soit 40 % de la masse salariale. Les syndicats sont persuadés que sans les arrêts de travail, et de télétravail, ils auraient obtenu une majorité de signatures « Il faut savoir qu’à la ville de La Roche, ils profitent du temps de travail pour raboter d’autres choses. Ils rabotent aussi les majorations d’heures supplémentaires, le travail du dimanche mais également les trois mois de bons et loyaux services . » Zora Ammour .
Les syndicats vont faire suivre un dossier de 70 pages afin de présenter leurs revendications « ce n’est pas que pour certaines catégories d’agents pour l’ensemble des métiers. »