La réhabilitation du quartier, et surtout des logements, tracasse, inquiète, interroge certains habitants ?
Le quartier de la Vigne aux Roses est en pleine réhabilitation. Après la déconstruction du bâtiment D, la mise en place de la nouvelle chaufferie, la conciergerie, le Point Info, la rénovation des logements a débuté par le bâtiment E, A et B.
Les ouvriers travaillent sur un site occupé, c’est-à-dire que les habitants sont chez eux pendant les travaux. Pour réhabiliter un logement, il faut compter environ trois semaines pour redonner un coup de « jeune », une remise à neuf, pour un coût estimé à 29 000 € par logement.
Une enquête auprès des premiers logements rénovés.
L’angoisse est palpable auprès des habitants qui n’ont pas encore subi des travaux. La question récurrente que chacun se pose, plus particulièrement les personnes âgées et les personnes handicapées, est : qui va bouger les meubles ? Certains d’entre eux, une dizaine, ont questionné une quinzaine de locataires du bâtiment E. « Les linos sont posés sur les anciens, pour les plinthes, c’est pareil. Les finitions ne seraient pas réalisées, les prises de cuisine sont posées toutes du même côté. » explique Patricia Blanchard, une habitante de la résidence.
Pour les linos, il s’agit de recouvrement de sol « On a des fournisseurs fabricants de sol ou de plinthes qui vont avoir tout ce qui a d’un avis technique validé avec un essai en labo sur une durabilité dans le temps. On a le droit de faire de la pause en recouvrement de sol. Pour les plinthes, c’est différent car il y a plus un sujet amiante. On ne peut pas se permettre de décoller les plinthes sinon on risque de mettre de la poussière d’amiante un peu partout dans le logement. C’est aussi pour la santé du poseur mais aussi des locataires qui habitent dans le logement » explique Maël Convers-Gourhaut, le responsable du chantier pour Spie Batignolles.
Une visite dans chaque logement deux mois avant les travaux.
Deux mois avant les travaux, l’entreprise passe dans chaque logement pour connaître les éventuelles difficultés que pourrait rencontrer le locataire et choisir la couleur des matériaux. La visite dure en moyenne une vingtaine de minutes. Les locataires sont visités au fur et à mesure « concernant notre partie de la cité, le bâtiment N, il sera fait fin 2022. On ne va pas aller embêter les gens pour leur expliquer les travaux qui auront lieu d’ici un an, ils auront quasiment oublié » commente le responsable du chantier.
Une fois que la rénovation d’un logement est terminée, les logements sont vérifiés. « Nous, (Vendée Habitat) on investit 19 millions d’euros sur la réhabilitation. On ne peut pas se permettre de ne pas vérifier les travaux qui sont faits derrière. Ça n’aurait pas de sens. » selon Vianney Gouraud, le responsable de la communication à Vendée Habitat. Les locataires peuvent émettre des réserves pour indiquer ce qui ne va pas.
Parmi les logements rénovés, Vendée Habitat n’a pas recensé de souci particulier « les locataires sont très compréhensifs » ce qui semble être le cas pour l’instant. Enfin, pas tout à fait…
Un couac de Vendée Habitat qui ne passe pas très bien
Chantal, 73 ans, habite depuis 27 ans dans son logement qui a été refait, enfin presque tout refait. Dans son T3, une chambre n’a pas été refaite. La cause ? Le lit pont. « Ils pouvaient le démonter, mais pas le remonter. Comment voulez-vous que je fasse ? Je n’ai personne ! Alors je leur ai dit de laisser comme ça. La chambre est restée dans l’état. »
Ce à quoi le bailleur a répondu par écrit « les locataires ne peuvent s’opposer aux questions d’amélioration et d’entretien engagés par le propriétaire bailleur. » Vendée Habitat a proposé « à titre exceptionnel » de différer les travaux au moment du départ de la locataire de ce logement, et propose une compensation du préjudice subi par l’office HLM, par Chantal, qui devrait alors supporter le coût des travaux à hauteur de 25 %, Vendée Habitat prenant à sa charge 75 %. Chantal n’a pas voulu signer la convention.
Le lit pont est resté debout laissant la chambre avec son ancien lino.
Les locataires âgés, isolés, handicapés, ou qui ont une pathologie, sont accompagnés pour le déplacement des meubles.
Alors, comment répondre aux craintes des habitants ?
« Il faut, pour répondre aux craintes des habitants, qu’il y ait une information plus précise. L’idée est de rassurer et de couper court à des informations qui peuvent être infondées. »
Pour les habitants, il y a trois interlocuteurs dans le quartier : d’abord le bailleur Vendée Habitat avec ses agents présents sur place, Spie Batignolles, qui a apposé des affiches dans chaque cage d’escalier avec le nom et le numéro de téléphone des personnes à contacter, mais également une présence sur leur base de vie, derrière le bâtiment H, où il y a un espace réservé aux locataires de la résidence. Et enfin, le Point Info mis en place par la mairie de la Roche-sur-Yon.
Les prochaines étapes
- Dans une quinzaine de jours, la ville va aménager les 40 places de stationnement provisoires à l’emplacement de l’ancien bâtiment D. Le parking silo (86 places) ne sera pas déconstruit tant que les places provisoires ne seront pas disponibles.
Le futur parking provisoire.
- Le parking silo sera démoli à partir de la mi-octobre. La déconstruction devrait être faite d’ici la fin de l’année. Le béton sera concassé et réduit en gravats et sera alors recyclé sur les futures voies.
- Début 2022, les nouveaux stationnements vont être refaits. Les travaux iront jusqu’en avril /mai 2022. L’ensemble des places démolies seront reconstituées mais aménagées d’une autre façon.
Quelques images
Les autres images du logement de Chantal :