Comme beaucoup de jeunes, il y a quelques années, Valentin s’est posé des questions sur son avenir professionnel. Mais, à 20 ans, lorsqu’on est trisomique, le futur est semé d’embûches.
Aussi, aidé de ses 2 sœurs Fabienne Lamothe et Sonia Morin, Valentin s’est lancé dans l’aventure de la restauration. « Il avait déjà fait des stages en ESAT, mais cela n’a pas été concluant. La solution qui nous restait était de l’orienter vers un foyer de vie, mais mon frère était capable de travailler. À 20 ans, on peut encore apprendre. La question s’est alors posée de voir ce qu’on pouvait faire ensemble. Et même s’il avait des problèmes d’élocution, il était avenant », souligne Fabienne Lamothe, gérante du restaurant O Bell’endroit.
À Nantes, un restaurant embauchant des personnes trisomiques se crée et l’idée germe dans la tête des deux sœurs. « Avec l’ESAT, Valentin avait l’image que le travail était difficile. Il a alors vu que la restauration pouvait être aussi un travail ». Alors responsable dans les ressources humaines, Fabienne doit se réorienter. Elle ne connaissait rien à la restauration, mais, pour son frère, elle saute le pas. L’idée prend un an pour voir le jour. « Nous sommes indépendants et nous avons pu adapter les outils. Nous avons fabriqué des cartes visuelles et adapté les bons de commande. Nous avons pensé le contenu. Nous ne voulions pas de cartes à rallonge, pour permettre de la mémoriser plus facilement ».
Pour faire leur commande, les clients ne commandent pas un plat, mais une lettre. "À" pour un des apéritifs, "D" pour un des plats et "U" pour un des desserts. Les gérantes ont embauché aussi d’autres trisomiques. Les jeunes : Valentin, Timothée, Valentin, Timothée et Sarah travaillent à mi-temps. « Nous avons adapté le rythme. Nous avons découpé les tâches même si elles sont répétitives ».
Les jeunes se sont retrouvés un mois avant l’ouverture pour apprendre à travailler ensemble. Ils ont appris à servir et desservir. Ils ont également rencontré les fournisseurs. « C’est bien ce qu’on fait », explique Timothée. Seul l’un des deux Valentin avait travaillé 9 mois dans une pizzéria aux Herbiers. «Lorsque nous avons rencontré les jeunes, ils se sont tout de suite mis d’accord, le service devait se faire en noir et blanc et avec une cravate. Ma soeur étant enseignante référente, elle a pensé aux différents outils. Elle travaille avec des personnes handicapées notamment en milieu scolaire et la recherche d’emploi ».
O Bell’endroit est ouvert depuis le 12 décembre. Le tout est fait maison avec des produits locaux. Le restaurant est ouvert tous les midis du lundi au vendredi ainsi que les jeudis et vendredis soirs.
Pour plus de renseignements :
24 rue Charles Bourseuil, Zone Bell,
06 15 89 08 88