Depuis vendredi 8 avril 2022, le plan blanc a été déclenché afin de faire face à la saturation des services hospitaliers de Vendée. La situation est très tendue, la direction et les soignants appellent la population à faire preuve de prudence et de retenue « Il y a des moments compliqués à passer »
« Les tensions sont vraiment très importantes à l’hôpital » martèle Francis Saint-Hubert, directeur général du CHD Vendée, CH Côte de Lumière, CH Fontenay-le-Comte, CH Loire Vendée Océan. « Aujourd’hui, les hôpitaux tiennent grâce à une mobilisation extraordinaire des équipes médicales et paramédicales. »
Lors d'une conférence de pressse, ce matin, direction et médecins ont tiré la sonnette d'alarme. Image : mavillesolidaire.
Le constat
Avec un absentéisme de plus de 10 jours d’environ 11 % du personnel du à l’usure et à la fatigue, l’hôpital a du mal à faire face, mais le fait.
Un absentéisme de longue durée (pour grossesse) qui se cumulait avec un absentéisme de courte durée, quand cela touche certains métiers spécialisés, ça devient très très compliqué.
L’hôpital, c’est 130 métiers avec du personnel très compliqué a embaucher dans les métiers très spécialisés.
Des lits obligés d’être fermés.
10 à 15 % des lits de médecine sont fermés, ce qui représente une unité entière de 30 lits. En chirurgie, il y a des lits fermés à ce jour et une quarantaine sont également fermés en soins de suite et de réadaptation (SSR). Ces chiffres peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre, en fonction des arrêts de travail.
La situation aux urgences
Les urgences subissent les effets conjugués des fermetures de lits qui obligent les patients à stagner aux urgences et la difficulté pour la population d’accéder aux soins qui font que les entrées augmentent.
La conséquence, c’est une augmentation de l’activité : actuellement, les urgences comptabilisent 130 entrées par jour contre 110 les années précédentes avec un nombre de personnes âgées en augmentation.
Avec une stagnation des patients aux urgences et de ceux qui sont en attente d’une place d’hospitalisation, c’est entre 20 et 30 patients qui dorment aux urgences depuis une quinzaine de jours, toute la nuit.
« On a un délai d’allongement de prise en charge et des temps de passage aux urgences avec une perte de sens de notre métier pour les soignants. Cela crée beaucoup de désespoir, mais, on maintient le Cap et on tient bon. »
La pédiatrie est en zone noire avec, pour elle aussi, un passage qui est de 50 personnes par jour. Les délais d’attente vont d’une heure à six heures.
Pour rappel, la pédiatrie accueille des enfants de zéro à 18 ans. « Nous constatons une augmentation des problèmes psychosociaux qui représentent plus de 30 %. »
Une tension hivernale palpable
Des lits sont fermés, car l’hôpital ne trouve pas de médecin. « Nos besoins de recrutement sont de 150 médecins et 300 personnels paramédical » explique le directeur.
Pour une année dite ordinaire, l’hôpital recrute chaque année 150 agents.
Un appel à la population
Les hôpitaux sont saturés. La situation est compliquée. Alors, avant de venir aux urgences, à chaque fois que préférable d'appeler son médecin traitant, 116–117 ou le 15. Les conseils à suivre seront donnés. « Il ne faut pas se priver de soins parce qu’on peut aggraver sa situation. Appelez autant possible les numéros qui sont à votre disposition avant de venir. Si vous devez être hospitalisés, on vous prend en charge.»