Dans un communiqué, l'ARS, le Conseil départemental de la Vendée et la préfecture annonce la stratégie de tests biologiques dans les établissements médico-sociaux en Vendée.
Suite à l’annonce du ministre des solidarités et de la santé, une instruction commune (santé/intérieur) a proposé l’intensification des tests de dépistage du COVID-19 auprès des publics vulnérables et des soignants travaillant dans les établissements hébergeant ces publics.
De manière prioritaire, il s’agit des établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), au sein desquels pourront être testés les résidents et tous les personnels à compter de l’apparition du premier cas confirmé dans la structure, ce qui permettra de regrouper les cas positifs en un secteur dédié et ainsi éviter la contamination des autres résidents. Ainsi, 89 établissements sociaux et médico-sociaux vendéens, dont 61 Ehpad, ont signalé des cas Covid confirmés ou possibles parmi leurs personnels ou leurs résidents, sur la plateforme de signalement.
En co-animation avec le préfet de département, en lien avec le Conseil départemental et en concertation avec tous les acteurs concernés, une stratégie de dépistage a été définie. Elle est mise en œuvre de manière graduée, adaptée à chaque territoire, en fonction des situations épidémiques connues à ce jour. Pour la Vendée, la première campagne de dépistage concernera une quinzaine d’établissements médico-sociaux pour personnes âgées et personnes handicapées.
Une technique spécifique
Les tests utilisés pour dépister la présence du virus Covid-19 sont les tests de biologie moléculaire dits « PCR ». Ils s’effectuent dans les sécrétions naso-pharyngées prélevées à l’aide d’un écouvillon introduit dans le nez jusqu’au nasopharynx. L’utilisation de cette technique PCR demande une formation aux gestes de prélèvements et le port d’équipements de protection individuelle adaptés (EPI). Un certain nombre de raisons peuvent rendre le test négatif (transport, technique de prélèvement mal effectuée ou charge virale insuffisante au moment du test), c’est pourquoi ce test est à effectuer préférentiellement chez les personnes symptomatiques. Un test négatif n’élimine pas la contamination de la personne et une personne peut s’avérer contaminée quelques jours après le test.
Les professionnels habilités à prélever
Tout prélèvement est fait par ou sous la responsabilité d'un laboratoire de biologie médicale (LBM) accrédité. Les équipes qui peuvent réaliser les prélèvements sont notamment :
• Les équipes des laboratoires de biologie médicale privés ou des professionnels de santé (libéraux et services de santé au travail) dans les lieux fixes notamment (79 lieux fixes déjà identifiés en Pays de la Loire) ;
• Les professionnels soignants des établissements hospitaliers pour les patients hospitalisés et les personnels hospitaliers ;
• Des équipes mobiles d’infirmières libérales dédiées (formées/équipées) toujours sous la responsabilité d'un laboratoire de biologie médicale ;
• Enfin, des équipes mobiles des centres hospitaliers.
Les laboratoires habilités à analyser ...
En Vendée, plusieurs plateaux techniques de laboratoire de biologie médicale sont référencés à ce jour dont :
• 2 plateaux techniques de laboratoire privé (BIORYLIS / BIOLIANCE)
• Le centre hospitalier départemental de la Vendée devraient venir compléter rapidement le dispositif hospitalier
• Le Laboratoire de l'Environnement et de l'Alimentation de la Vendée (LEAV) qui ne pratique pas usuellement la biologie humaine a été autorisé, par arrêté préfectoral pris en application du décret n°2020-400 du 5 avril dernier, à réaliser le diagnostic des infections de COVID-19.
... sur plusieurs critères
La réalisation de l’ensemble des tests et de leur analyse est rendue possible par un ensemble de moyens disponibles et mobilisables sur le court terme et à plus long terme : moyens humains (personnels nécessaires formés pour prélever et pour analyser) et matériels (disponibilité des écouvillons, de réactif et matériel de protection individuelle, etc.) qui sont ajustés chaque jour. Sous l’égide de l’ARS et du préfet de chaque département et en lien avec chaque conseil départemental, une priorisation des établissements au sein desquels débuter cette campagne a donc été réalisée.
Cette priorisation s’appuie sur les éclarations des établissements faites dans l’outil de signalement de Santé publique France (dispositif de surveillance). Elle prend en compte les situations épidémiques dans les établissements médico- sociaux, les capacités de réalisation des laboratoires et des équipes professionnelles.
Deux paramètres quotidiens majeurs doivent être pris en compte dans cette campagne de dépistage :
1. L’ensemble des prélèvements réalisés auprès des résidents et des personnels des établissements ne peut dépasser la capacité des laboratoires à réaliser les analyses. Les prélèvements des résidents sont réalisés au sein de l’établissement tandis que le personnel est invité à se rendre dans l’un des 11 lieux fixes de prélèvement. Cette capacité est aujourd’hui estimée à un nombre théorique de 2 600 analyses quotidiennes. Elle vient d’être multipliée par 4,6 en quelques semaines. Cette capacité a vocation à être renforcée par l’entrée récente d’autres laboratoires dans le dispositif, l’arrivée prochaine d’un automate à haut débit attribué par le Ministère de la Santé au CHU de Nantes et les efforts mis en œuvre par plusieurs laboratoires de biologie médicale privés pour se doter d’équipements supplémentaires.
2. A côté de ce déploiement de dépistage au sein des ESMS, il est indispensable de continuer à réaliser et analyser les tests pour tous les autres patients symptomatiques de Covid-19 : patients hospitalisés, professionnels de santé, personnes à risque de forme grave de Covid-19, femmes enceintes et donneurs d’organes.
Une organisation territoriale est mise en place pour coordonner la mise en œuvre
Une instance de pilotage et de coordination est mise en place dans chaque département. Elle est placée sous l’égide de l’ARS et du préfet de département, en lien étroit avec le conseil départemental. Elle rassemble l’ensemble des acteurs du département, en particulier l’établissement support du GHT ainsi que les représentants des professionnels de santé (laboratoires, URPS, APMSL, ADOPS, Ordre...), les représentants des établissements médico-sociaux pour personnes âgées et personnes handicapées, le SDIS, les services de l’Etat concernés,...
Une montée en charge progressive du dépistage dans les Etablissements médico-sociaux (ESMS)
L’ARS souhaite rappeler que des prélèvements ont déjà eu lieu depuis plusieurs semaines dans une partie des établissements médico-sociaux, et au sein desquels un ensemble de mesures de sécurité, d’hygiène et d’isolement des résidents a d’ores et déjà été largement appliqué.
Une première étape à court terme
Ce dispositif général a vocation à monter en puissance au fil des jours. Les établissements qui seront inscrits en priorité dans la démarche sont ceux :
• avec l’apparition récente du premier cas parmi le personnel et/ou les résidents (moins de 2 semaines selon la date de déclaration sur l’outil Santé publique France) afin de mettre en place des mesures de prévention. Dans ces établissements, l’ensemble du personnel sera testé avec un double objectif :
- éviter l’apparition d’un foyer de contamination en rompant la chaine de contagiosité des professionnels, présentant ou non des symptômes, se trouvant au contact des résidents ;
- confirmer le cas de résident (s’il y en a un).
• avec un foyer de cas possibles. Exploration d’un foyer de cas possibles au sein d’une structure d’hébergement (en particulier collectivités de personnes âgées mais aussi lits d’accueil pour les personnes en situation d’handicap, milieu carcéral...). Dans ces structures, les trois premiers patients seront testés.
• avec des résidents pour lesquels le confinement en chambre pourrait entraîner des conséquences psychiques ou physiques difficiles. Un test pourra être réalisé pour confirmer ou non la nécessité d’un isolement.
• avec au moins un cas confirmé depuis plus de 2 semaines. Dans ces structures, seuls les professionnels symptomatiques seront testés.
Une opération conduite par l'Etat en liaison avec les collectivités
• Ces opérations de tests sont engagées en concertation avec le Conseil départemental s’agissant de structures sous compétence conjointe mais également en lien avec la Préfecture, qui est garante de la bonne organisation dans certaines structures (établissements pénitentiaires, centres d’hébergements d’urgence, foyers de travailleurs migrants, etc.).
• Pour toute action au sein d’un établissement public autonome, le maire concerné est informé d’une action de dépistage menée dans l’établissement de sa commune.
• Un suivi quotidien est d’ores et déjà mis en place à l’échelle départementale afin d’ajuster, avec l’ensemble des partenaires, le dimensionnement du dépistage et l’intégration des nouveaux établissements à cibler.
L’ARS ne communiquera pas sur les résultats par établissement.
Les résultats d’analyses sont communiqués aux patients ainsi qu’à leur médecin traitant ou au médecin coordonnateur de l’établissement lorsque celui-ci en dispose. Concernant les personnels, les résultats sont communiqués aux médecins du travail.