Depuis le début du confinement, nous vous donnons la parole. Comment vivez-vous le confinement ? Depuis que nous sommes cloîtrés chez nous, nous devons prendre de nouveaux repères pour s’occuper.
Cela fait quelques semaines, maintenant, que nous avons lancé notre série « vue de la fenêtre » dont l’objectif est de vous donner la parole d’une manière anonyme en répondant à des questions simples sur la façon dont vous vivez le confinement.
Issus de tous les quartiers de la Roche-sur-Yon, les Yonnais nous ont contactés par ici et peuvent toujours le faire, l’onglet contact du site, Facebook, Twitter.
Rosalie, 76 ans, quartier du Bourg.
Avant de répondre aux questions, Rosalie voulait s’exprimer sur le propos du Président de la République tenu lors de son allocution, où il demandait aux personnes de plus de 70 ans de rester chez elles.
Je m'en suis rendu compte, ça a commencé le jeudi 12 mars, et tout d'un coup j'ai eu un coup de fil de mon petit-fils, qui a 12 ans, et qui m'a dit « mamie je suis en train d'écouter le discours du président. » Il m'a demandé avant comment ça allait, comment je me sentais parce que, dans son discours, « le président a dit qu'il fallait prendre des nouvelles des personnes âgées » Sur le moment, j'ai trouvé ça très mignon.
Par contre, le lendemain, j’ai écouté des extraits du discours et là, j'ai réagi d'une tout autre façon parce qu'on demandait aux personnes âgées de plus de 70 ans de rester autant que possible à leur domicile. Là, j'ai pris conscience que j'étais une personne âgée de plus de 70 ans. Ça m'a foutu un coup de vieux.
Je n'ai pas trouvé ça normal, j'ai trouvé que c'était de la discrimination parce que ce n'est pas l'âge qui fait la santé. L'appel de mon petit-fils m'a touché. Je lui ai dit que ça m'avait fait plaisir. On se parle sur WhatsApp. Les grands-parents qui ne peuvent pas voir leurs petits-enfants, c'est quelque chose quand même, c'est dur.
Comment vivez-vous le confinement ?
Je le vis quand même mal, car j'ai des engagements à la maison de quartier, j'ai des activités physiques, je ne peux plus les faire du tout. Pour ce qui est de mon engagement auprès de la maison de quartier c'est en stand-by. Je ne peux plus rencontrer mes amis, alors, on se parle sur WhatsApp et Skype. Je ne suis pas malheureuse.
Qu'est-ce qui est le plus difficile ?
C'est le manque de liberté. C'est de se dire : « j'ai envie de sortir pour faire ceci ou cela, mais je ne peux pas. »
Je suis resté 15 jours sans sortir de chez moi, j'ai de la chance, j’habite dans un appartement, d'être au rez-de-chaussée. J’ai un petit jardin autour de mon appartement c'est déjà bien mais c'est quand même limité. C'est le manque de liberté et le manque de lien physique, le plus difficile.
Que faites-vous de vos journées ?
Je lis beaucoup et je regarde un peu plus la télé parce que je ne la regardais pas, je commence à confectionner des masques et j'échange beaucoup avec des amis.
Il y a des jours où c'est long quand d'autres passent plus vite, ça dépend… J'ai la chance d'avoir ma fille sur place et mes petits-enfants. Ma fille et ma petite-fille me font mes courses.
Je ne suis pas dans les plus malheureuses
Quelle est la première chose que vous allez faire au déconfinement ?
J’irai faire un bisou à mes petits-enfants, puis j’irai faire mes courses toute seule en choisissant ce que je veux. Parce que là, je ne demande pas de choses difficiles, je me limite à des choses faciles à trouver parce que je me rends compte que c'est plus compliqué quand on ne connaît pas les produits que les gens achètent.
Et après ça sera voyager, sortir de chez moi, dans les limites de l'Hexagone.
La vue de la fenêtre de Rosalie.