Tarek Tarouche, 52 ans, ancien adjoint au maire (PS) chargé des relations internationales de 1998 à 2014 est candidat à la mairie de la Roche-sur-Yon. Il a quitté le parti socialiste en 2015. Un candidat clairement positionné à gauche.
Entretien.
Tarek Tarouche..
Pourquoi vous vous engagez ?
Deux ans et demi après les élections, j'ai dit au parti socialiste : partons d'un nouveau principe. Les gens en ont marre de la vieille méthode. Je leur ai proposé de faire voter les habitants des quartiers afin de constituer un groupe et le groupe élira la tête de liste.
Même ceux qui ne sont pas déclarés ?
Pour moi, il n’y a personne de déclaré aujourd'hui. Le seul candidat aujourd'hui, c'est moi.
Je n'ai pas rencontré Stéphane Ibarra, mais j'ai rencontré le président de l'association demain pour leur proposer de se regrouper. Pour garantir la victoire, il va falloir se regrouper. Par contre, je leur ai dit que si on ne se regroupait pas, j'irai pour forcer le destin.
J’ai discuté avec Nicolas Hélary, j’ai discuté aussi avec Martine Chantecaille, qui est la plus volontaire et celle qui n’a pas changé d’avis.
J’ai consulté tous les partis politiques de gauche.
Votre candidature rajoute une nouvelle liste à gauche. Le mouvement de La Roche Citoyenne appelle à un rassemblement de la gauche.
Non, je n'en rajoute pas. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure j’ai forcé le destin. Les deux qui se démarquent un petit peu c'est le groupe de Martine Chantecaille et le groupe de Stéphane Ibarra. Entre eux, c'est de l'huile et de l'eau. Cela ne se mélange pas.
Je ne ferai pas de calcul et ma porte est ouverte.
Quels sont vos opposants ?
Je n'ai pas d’opposants. C'est l'alternative au maire actuel qui m’intéresse.
Qu’est ce qui ne vous convient pas dans l’action de Luc Bouard ?
Je pose la question aux citoyens. S’ils sont d’accord avec la majorité actuelle, pourquoi se battre ?
Dans mon équipe, j'ai même beaucoup de gens qui se revendiquent de droite qui ne sont pas pour le maire actuel.
Il a bitumé. Il a mis du bitume partout. Le bitume ne va jamais résoudre le problème de la précarité des gens. Ça, il ne l’a pas fait.
Une municipalité peut-elle répondre à toute la misère des Yonnais ?
Non elle ne peut pas y répondre. Mais il y avait moins de misère du temps où il y avait plus de moyens dans les quartiers, dans les associations à travers l'accompagnement à travers la proximité qui n'existe plus.
Par exemple, quand j'étais élu du quartier du Val d'Ornay, j'avais une permanence. Il ne faut pas compter sur les permanences, les gens ne viennent pas. Il faut aller au-devant des gens. Il faut les écouter. Il faut aller voir les gens, c'est notre rôle.
Il faut impliquer les gens sur les choix de projets. Il y a des projets qui ne sont pas des priorités pour le moment. Certaines personnes pourraient craindre l'endettement de la ville avec des projets démesurés et une augmentation de la pression fiscale au lieu de s'occuper de l'avenir de nos enfants.
Changer le mode de gouvernance en impliquant le citoyen. Changeons les règles du jeu, changeons les choses, changeons la manière de faire. Qui s'occupe des enveloppes de quartier ? C'est les services de la ville. Est-ce que vous croyez que c'est un choix politique, les trottoirs ?
Que gardez-vous de votre expérience municipale entre 1998 et 2014 où vous étiez adjoint au Maire ?
Je garde une grosse fierté. Je garde cet apprentissage et une certaine forme de réussite dans ma délégation aux relations internationales. Avec une association l'AEIN où il y avait pas mal de soucis avant que j'arrive. J'ai réussi à travailler avec eux, à engager une réflexion sur la semaine de la solidarité internationale. C'était une réalisation collective.
Et de la défaite en 2014 ?
J'en garde de la frustration, de l'injustice parce que je considérais que j'avais bien travaillé. Je ne regardais que moi, même si c'était une défaite collective. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour en arriver là.
Ce que j'en garde, c'est l'apprentissage, la chance de perdre afin de remettre le compteur à zéro. Rien n'est acquis dans la vie.
« La chance de perdre » ? Est-ce que vos colistiers de l’époque ont fait la même analyse ?
Je ne sais pas, on n'a pas discuté de cela, mais c'est mon sentiment. Les personnes qui sont dans la politique depuis des années, ils comprennent cela. La politique ne doit pas devenir un métier, une habitude. Perdre, cela doit interpeller.
Comment allez-vous faire campagne ?
Il y aura des réunions dans les quartiers pour écouter les gens afin de répondre à leurs attentes. Les portes sont ouvertes pour permettre à chacun de défendre ses souhaits, ses vœux pour demain.
Moi je travaille pour mes enfants j'ai une obligation vis-à-vis d’eux. Il y a peut-être une solution, c'est ce que l'on va construire ensemble.
Entre le bitume et l'être humain, moi, je travaille pour l'être humain.
Le problème à gauche ce n'est pas le projet, car, encore une fois, nous sommes tous d’accord. C’est un problème de personne.
Pour quel programme ?
Le programme, on est en train de construire. Je préfère répondre aux besoins des gens c'est-à-dire ce que vont m'exprimer les gens. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que là, on a envie de changer de méthode.
La gouvernance je l’imagine plus que participative c'est une gouvernance de co-construction de projets.
Replacer le citoyen au cœur de l'action publique. Il ne faut pas un choix entre un mètre carré de bitume et la préoccupation d'un citoyen. L'investissement devrait être porté dans les maisons de quartier et l'encadrement, dans l'école, vers les personnes âgées qui pourront vieillir dans leurs quartiers dans de bonnes conditions.
Une réunion publique est organisée le vendredi 11 janvier 2019 à 18h 30 à la Maison de quartier du Val d’Ornay.
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