La Roche-sur-Yon. Municipales 2020 : l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI)

Avant-dernier rendez-vous de notre série d'entretiens concernant l’élection municipale 2020. Aujourd’hui, Malik Abdallah, UDI, adjoint au maire de l’urbanisme.

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Malik Abdallah… « Abdallah » ce n’est pas un problème ?
[Rires] Souvent, on me pose cette question sans vraiment me la poser en me parlant de mes origines. Pour moi, ce n’est pas un problème. Ma mère, son nom de famille c’était Robert. Mon père est d’origine arabe et ma mère est catholique. Le nom Abdallah, il n’est jamais facile à porter en Vendée, il n’est jamais facile à porter en politique. Après, moi, mon nom de famille, mes origines, c’est une fierté, une richesse. On me dit souvent « non, mais toi t’es bien intégré » quand on parle des personnes d’origine arabe. Je n’ai pas à m’intégrer, je suis né à La Roche.


La question était de vous demander si vous aviez été embêté avec votre nom de famille en politique ?
Les gens me le disent en face. En fait les gens, quand j’ai été élu, je sais qu’ils ont eu une appréhension par rapport à mon nom de famille, ça c’est clair. C’était deux difficultés que j’ai eues à affronter. Quand j’ai été élu, j’ai été élu à 26 ans, il a fallu que j’affronte mes origines et mon âge. Adjoint à l’urbanisme à la Roche-sur-Yon à 26 ans, certains m’ont pris pour un branleur et m’ont dit « tu verras plus tard quand tu seras plus grand. »

Vous avez été obligé de travailler vos dossiers plus à cause de vos origines et de votre âge (31 ans) ?
J’ai toujours été un bosseur. Je ne supporte pas de ne pas connaître un dossier.  J’ai toujours été comme ça. Je vais en réunion publique, je connais mon dossier. Au conseil municipal, on n’arrivera presque jamais à me mettre en difficulté.


Les gens m’ont dit « finalement, tu es jeune, mais tu connais tes dossiers ».


Je me suis présenté à une élection départementale, j’ai perdu en partie d’une part parce que je n’étais pas assez connu, parce que j’étais jeune et peut-être par rapport à mes origines, peut-être, je ne sais pas.


Quand tu as une personne d’origine arabe qui arrive en politique, qui est assez proche du maire, et qui suit beaucoup de dossiers sur la ville, il y a une petite appréhension au début.


C’est comme lorsque mon père est arrivé à la Roche-sur-Yon, on a dit que la Vendée était raciste. Non, la Vendée n’avait pas l’habitude de voir des Arabes à la Roche-sur-Yon. Mon père est arrivé, il y avait cinq personnes d’origine arabe.


Il faut que ça change, il faut et des personnes de toutes origines, toutes confessions, toutes origines sociales aussi, pour faire bouger un peu les choses aussi.


Depuis quand êtes-vous centriste ?
En fait, j’ai adhéré à l’UDF en 2006 parce que je voulais m’engager. J’ai toujours été centriste. Ensuite, l’UDF s’est transformée en MoDem. Tout naturellement, les UDF ont été au modem. À la création de l’UDI, en 2012, j’ai adhéré à l’UDI tout en restant au modem. J’avais donc la double étiquette.
Pour les élections municipales, j’avais la double étiquette après avoir demandé aux deux présidents départementaux leur autorisation. J’étais un peu le référent UDI à la Roche-sur-Yon et je m’étais un peu éloigné du MoDem. Aujourd’hui, j’ai adhéré à en marche qui accepte la double adhésion.


C’est quoi l’UDI à la Roche-sur-Yon ? En Vendée ?
On avait des élus, des sénateurs, des élus régionaux, des élus départementaux. Après l’élection présidentielle, il y a eu un éclatement partout. Beaucoup d’UDI n’ont pas renouvelé leur carte ou bien sont restés à l’UDI, mais ont adhéré à en marche. D’autres se sont aussi éloignés un peu des partis politiques.
On sent bien que le centre a été aspiré par en marche. Moi qui suis centriste, je vois bien qu’en marche est en train de se développer avec des idées qui sont des idées de l’UDI.


Comment vous êtes-vous retrouvé dans une municipalité de droite et du centre ?
On a des adhérents dans la majorité municipale qui sont MoDem UDI en marche et républicain. Le maire fait partie de cette droite sociale, de cette droite modérée qui peut travailler avec la droite et le centre.


Quelle est la patte d’un centriste dans un programme municipal ?
Ma patte n’a pas été politique. Elle a été plutôt sur ma sensibilité sur l’aménagement. Moi j’ai toujours été passionné par l’urbanisme, l’aménagement. J’avais participé au projet municipal sur l’urbanisme, les projets d’aménagement, le schéma du centre-ville, les commerces, les grandes décisions à prendre sur les grands projets. Ça a été vraiment ma patte.


Côté politique, la patte d’un centriste, c’est d’apporter un peu plus de social. J’ai été un très grand défenseur du centre municipal de santé à un moment où on se posait la question. Je suis très sensible à la question sociale, peut-être là encore grâce à mes origines, car ma mère a été assistante sociale pendant 20 ans et mon père est commerçant.


C’est pour cela aussi que j’ai pris la délégation du logement social. Je pense que, en tant que centriste, tu apportes une image modérée.


Autre chose, ce que j’avais dit au maire, c’est que je ne voulais pas qu’on fasse de politique intérieure au conseil municipal. Quand on a été élu, je lui ai dit que le jour où on aurait un débat de société au sein du conseil municipal, je quitte le conseil. Il a respecté complètement cet accord-là avec, d’une part, la suppression des groupes politiques à l’intérieur de notre majorité. Avant, sous la gauche, il y avait deux secrétaires par groupes politiques. Nous, on a des secrétaires en fonction des commissions.


Y aurait-il une liste UDI aux municipales 2020 à la Roche-sur-Yon ?
Mon souhait, c’est qu’il y ait une liste de rassemblement qui rassemble les partis et la société civile du centre et de droite.
Donc, non il n’y aura pas de liste UDI.


Malik Abdallah maire de la Roche-sur-Yon, c’est pour quand ?
[Rires] c’est pour un temps très lointain à mon avis. Ce n’est pas mon objectif.Cela fait partie des ambitions naturelles quand on fait de la politique.


En politique, on peut se casser la figure tous les ans. On peut monter et descendre tous les ans. En politique, il y a l’élection, il y a un mandat. Moi je suis élu jusqu’en 2020. Je ne suis pas sûr de faire partie de la liste en 2020, c’est le maire qui choisit. Moi je suis parti pour un mandat de six ans. Vraiment, je pense qu’il ne faut pas se projeter. Se projeter, c’est ce qu’a fait l’ancienne équipe municipale. Lorsqu’ils ont été battus, pour eux la ville était la leur. Il ne faut jamais s’approprier une ville, une élection. Il y a déjà des gens qui étaient sur la liste de Pierre Regnault, qui était déjà sur la liste en 1977. Et, il y a un moment, il faut faire tourner les élus. Pour moi l’alternance, cela fait du bien.


Pour moi, Luc Bouard, il est incontournable et c’est la tête de liste naturelle pour 2020. Il est légitime à rester le temps qu’il faudra. Donc la question ne se pose pas. Je pense vraiment qu’on a la chance d’avoir un maire qui rassemble.
Pour moi les élections, c’est assez simple. Luc Bouard est la tête de liste de centre-droit. On aura des gens de la société civile et on aura des gens qui viendront de partout, y compris de la gauche.


Parce que c’est déjà fait ? Il y aura des gens de gauche sur la liste à Luc Bouard ?
Non, parce qu’il y a des gens [de gauche] qui nous contactent.


Politiquement vous êtes à l’UDI ?
Je suis UDI et j’ai aussi adhéré à La République En Marche cet été, c’est tout récent. Dans les adhérents de La République En Marche, il y a également des personnes qui sont aussi adhérentes d’un autre parti politique.
Donc vous êtes dans le même parti que Pierre Regnault.


Il paraît. Il paraît aussi qu’il ne vient plus aux réunions. Moi, j’ai mes idées. Je suis centriste, j’ai toujours été centriste. Aujourd’hui, En Marche a une politique qui pour moi est une politique centriste. Quand je vois la politique menée par Emmanuel Macron et que je me souviens des interventions de Pierre Regnault au conseil municipal, critiquant une certaine politique, qu’avait menée Nicolas Sarkozy, qui était un peu trop libéral à son goût, Macron met en place une politique que le parti socialiste a toujours rejetée.


Aujourd’hui En Marche a vocation à rassembler le centre-gauche, le centre et le centre-droit. Moi, je fais partie du centre-droit et je n’ai aucun problème à travailler avec des gens faisant parti du centre-gauche.


J’ai du respect pour Pierre Regnault, car il a été maire, adjoint aux finances et adjoint à l’urbanisme. Ce n’est pas facile d’être élu. J’ai beaucoup de respect pour lui, car il a quand même marqué la vie politique de la Roche.


Serez-vous sur la liste de Luc  Bouard ?
Si Luc Bouard est tête de liste, j’aimerais participer à sa liste. Après, c’est lui qui décide.


Sous quelle étiquette ? Comment fait-on lorsqu’on a deux étiquettes ?
Quand j’ai été élu en 2014, j’étais UDI MoDem. Aujourd’hui je suis UDI La République En Marche. Après, s’il faut choisir une étiquette, je choisirai La République En Marche.


Pourquoi ne pas assumer une étiquette plutôt qu’une autre ?
Aujourd’hui, En Marche n’est pas encore structurée. Je pense que En Marche est en train de se structurer et j’ai vraiment envie de participer à la structuration d’En Marche en Vendée et à la Roche-sur-Yon. Il y a très peu d’élus En Marche, il y a très peu d’organisation, tout est centralisé.


Moi, ma conviction, c’est d’être centriste. Tout comme il y en a qui ont voulu garder leurs cartes au PS et qui sont aussi à En Marche. La force d’En Marche est de rassembler un panel autour du centre et de diverses personnes de la société civile.

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