La Roche-sur-Yon. Municipales 2020 : Le parti communiste.

Aurjoud'hui, Anita Charrieau, membre du Parti Communiste Français et élue d’opposition à la mairie de la Roche-sur-Yon.

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Parti communiste, le parti de gauche, le front de gauche, les insoumis, on s’y perd un peu…
Je peux parler de ce que je connais. Moi je suis communiste depuis 1982. Le parti communiste au niveau national et au niveau local était engagé au front de gauche. Le parti de gauche existe encore et les liens se sont un peu distendus avec le PC.


Même si maintenant on s’affiche parti communiste front de gauche à la fois. Nous on continue de dire que ça a du sens le front de gauche. Le front de gauche ce n’est pas une entité, ce n’est pas une organisation, c’est une démarche. Moi je suis engagé communiste du parti communiste et je continue à avoir ma démarche de communiste. Avec Thierry Delacroix au conseil municipal qui se réclame du parti de gauche, on travaille ensemble.


Très clairement le parti communiste a toujours existé, il a toujours été de gauche. Les autres parties ou organisations ne sont pas des adversaires.

Quelle est votre démarche pour les municipales 2020 ?
La démarche que l’on a pour les municipales de 2020 tout comme la démarche qu’on a avec Thierry Delacroix au conseil municipal c’est de faire des propositions et de travailler dans l’intérêt des yonnais. C’est la seule démarche qui vaille.


Comme par exemple le centre médical de santé de la Généraudière?
Oui, par exemple. Ce qui nous motive, et c’est ce qui fait l’intérêt de continuer à travailler ensemble, c’est qu’on est dans l’intérêt des yonnais. L’objet, ce n’est pas de balancer des vacheries à Luc Bouard ni de dire que c’est la majorité de droite qui a proposé donc je voterai contre. Si quelque chose est intéressant, c’est intéressant. Par contre, je me repositionne systématiquement dans l’intérêt des yonnais. Si c’est dans l’intérêt des yonnais on a aucune raison d’aller contre mais il faut que l’intérêt des yonnais soit pris en compte et que cela soit une pensée qui ne soit pas incompatible avec nos idées de gauche.
Le centre municipal est un succès des habitants du quartier qui se sont battus pour obtenir ça. Nous on n’a été que le soutien, la courroie qui permettait d’être entendue différemment. Mais c’est leur bagarre, leur réussite.


Restons un petit peu sur la gauche… au conseil municipal il y a les Verts, le parti socialiste, et vous, comment cela se passe-t-il entre vous ? Vous vous rencontrez ?
De temps en temps… mais c’est plutôt pas très fréquent à vrai dire. L’approche avec les Verts, elle serait plus facile dans la mesure où je les crois avoir une attitude un peu plus comme nous, c’est-à-dire quel est l’intérêt des yonnais. Très clairement depuis le début, le comportement du parti socialiste dans l’assemblée, c’est de dire « ça c’est bien parce que c’est nous qui l’avons fait » ou « ça ce n’est pas bien parce que c’est vous qui proposez. » Pour le coup je ne peux pas me retrouver dans un truc pareil.


Est-ce qu’une liste commune de gauche est envisageable en 2020 ?
La démarche que l’on engage pour les municipales, c’est une démarche qui n’est pas pour les municipales au niveau du parti communiste. L’intérêt, encore une fois, c’est l’intérêt des yonnais, et plus largement des vendéens, des Français et des Européens.
Dans une démarche globale qu’on a avec les élections européennes qui arrivent et les municipales, ça a été de se dire, « est-ce qu’on continue d’avoir une démarche en disant j’ai un programme que je mets en place ? »
Le vrai programme c’est quoi ? C’est qu’il faut changer la société. Sortons de cette société capitaliste parce qu’on ne peut pas avancer tant qu’on aura l’argent qui domine tout. Ce qu’il faut c’est revenir à ce qui est essentiel c’est les êtres humains. Comment on répond à leurs besoins ? Comment on protège l’endroit où ils vivent c’est-à-dire la Terre ?
En tout état de cause ce qui sortira de ça et développera une économie doit répondre à ces deux exigences-là.


Que peut faire une collectivité pour l’emploi ? La création d’emplois et l’insertion pour les gens les plus éloignés ? Une collectivité a-t-elle les moyens de soutenir ça ?
Soutenir l’emploi par le biais de l’arrivée d’entreprises ou autres, oui. Soutenir l’emploi, ça veut dire quoi à part ça ? C’est développer des structures d’insertion ? Moi je ne suis pas sûr que ce soit prioritaire en collectivité.
En revanche, continuer à être le premier rempart des injustices, ça c’est sa mission. Ça veut dire développer des services publics qui soient à l’écoute des gens, ça me semble important.
Quand une entreprise vient sur le territoire, plutôt que lui donner les moyens de s’installer à pas trop cher puisque souvent ça se traduit comme ça sur les zones économiques. C’est, quel est l’engagement ? Est-ce que l’entreprise s’engage sur un recrutement local ? Sur des CDI ? C’est là que la collectivité peut avoir des leviers possibles. Ne pas être qu’utilisatrice des fonds publics mais avoir des exigences.


Le logement est également une préoccupation. Quels sont vos propositions ?
Actuellement, il y a un nombre conséquent de personnes qui sont sans logement ou qui sont sur des logements précaires. C’est, quelle démarche on a sur le logement social sur le logement global ? On ne peut pas laisser attendre les gens six mois, neuf mois pour avoir un logement. Sous prétexte que les gens sont sans emploi, ce n’est pas normal. Une collectivité sur ce sujet a des choses à faire. Il y a des lieux qu’ils sont vides et ça peut se travailler pour pouvoir permettre d’avoir des logements pour les gens.
Il y a du travail à faire avec les bailleurs dans le logement social, il y a du boulot à faire parce qu’il y a des logements qui sont très grands et du coup les trois quarts des familles sont de petite taille, ce n’est pas pour tout le monde.
Il y a du boulot à faire sur la solidarité.


Est-ce que vous êtes candidate en 2020 ?
Je ne pose pas les choses comme cela. 2020 c’est très près et c’est très loin. Nous, on est en train de mener des actions qui visent à rapprocher l’humain et l’environnement avec réapprendre ce que c’est que La Roche et comment on peut apporter des réponses aux gens avec la problématique. On ponctue par des actions qui nous semblent intéressantes : sur le logement, la question du transport, l’eau. Il y a eu la Généraudière sur l’eau, à la Vigne-aux-Roses sur les problématiques des agriculteurs et comment on se nourrit en faisant un petit apéro et des lignes bio pour faire découvrir aux gens. On est sur la dimension du vivre ensemble.
Pour le moment, il n’y a pas de démarche qui nous dise que l’on va être dans une alliance sur ceci ou cela. Si on n’arrive pas à trouver de terrain d’entente, je ne vais pas me forcer à aller vers quelqu’un si ce n’est pas pour porter des choses.


« La Roche citoyenne » est constituée de personnes de sensibilité de gauche au rassemblement. Elle dit que si on continue comme ça, à ne pas être rassemblés, c’est la défaite assurée.
Sauf que l’on ne sait pas de quelle place il parle. Il y a Martine Chantecaille, Thierry Delacroix d’ailleurs qui a participé à une réunion. Après une première réunion, ils sont venus nous interpeller.
Je considère qu’un mouvement doit être capable de dire qui est derrière. Nous, on est PC, on est PC voilà. On les informait des actions que l’on avait et peut-être qui vont nous informer de la démarche qu’ils ont. Peut-être que à un moment donné on pourra se retrouver sur X ce sujet je n’en sais rien du tout mais c’est vraiment très prématuré.
Au regard des élections présidentielles, six mois avant, on n’était pas sûr que Macron allait être le président. Donc, d’ici mars 2020, qu’est-ce qui va se passer ?
L’idée est d’avancer avec ce qu’on est chacun. Mais faire une alliance politique avec un genre de programme commun ça n’a pas de sens.
Qu’est-ce qu’on additionne ?  On additionne les idées de gauche sur lesquelles on se retrouve dans l’intérêt des yonnais, ou on additionne les pourcentages qui permettent d’arriver au deuxième tour ? C’est plus notre de démarche tant pis. Mais il faut que cela ait du sens.


C’est "l’humain d’abord". C’était votre slogan en 2014.
Oui c’est ça on est toujours là-dessus d’ailleurs.

Quel rôle y a-t-il, posez-vous sur votre mandat de conseillère municipale ? Comment ça se passe au conseil municipal ?
Honnêtement, par rapport au mandat avec Thierry Delacroix, on a le même sentiment. C’est le sentiment d’avoir une écoute de la majorité auprès de ce que l’on dit et qu’on ne nous traite pas pour moins que rien dans nos prises de position, on a le sentiment d’être écouté et respecté.

Maintenant cela fait quatre ans. En quatre ans je n’ai jamais eu autant de relations avec différents élus adjoints sur tel ou tel dossier avec le maire, le cabinet du maire. Je ne compte plus le nombre de contacts que j’ai par téléphone ou par SMS. Dans le précédent mandat que j’ai fait, j’ai dû avoir un entretien avec Pierre Regnault, deux entretiens. Après j’avais des contacts avec son directeur de cabinet.


Pour le dossier du centre municipal de santé, j’ai eu plusieurs entretiens, j’ai même participé à un groupe de travail auquel j’ai été associé. Avec Batiot, on a fait parti d’un comité mis en place concernant l’égalité hommes / femmes. Réellement, il y a beaucoup plus de contacts, je ne les compte même pas.
Très honnêtement, ils sont à droite, je suis communiste.

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