Les organisations politiques, les syndicats, le mouvement associatif et citoyen ont organisé hier à La Roche-sur-Yon une conférence de presse pour présenter les candidats des cinq circonscriptions de la Vendée. La réunion a été marquée par des discours passionnés et des engagements forts contre l'extrême droite.
de gauche à droite : Lucie Etonno (1ère circonscription), Nicolas Hélary (2ère circonscription), Julie Mariel Godard (4ème circonscription), Pierre-Hugues Fourage (5ème circonscription) et Pascale Marchand (3ème circonscription).
« C'est la réponse qui est à la hauteur de la gravité du moment. C'est l'importance que les forces politiques apportent face à la menace de l'extrême droite et pour porter ensemble un projet de transformation sociale, écologique et démocratique », a déclaré Martine Chantecaille, élue d’opposition à la mairie de La Roche-sur-Yon. Elle a souligné la nécessité d'une réponse unie et déterminée.
Sylviane Bulteau, ancienne députée de la Vendée pour le Parti Socialiste, a dénoncé fermement le Rassemblement National, soulignant les dangers qu'il représente pour la société française. « Le Rassemblement National de Marine Le Pen et de Jordan Bardella reste fondamentalement l'héritier national de Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire un parti politique fondé par d'anciens collabos dont le fond idéologique demeure la xénophobie, le racisme, l'homophobie, la remise en cause du droit des femmes comme l'avortement, mais aussi le néolibéralisme économique et enfin l'assujettissement à des puissances étrangères telles que la Russie. Pour nous, l'urgence c'est d'abord de retisser le lien social, de refaire société. Nous n'avons pas besoin de l'exaspération des divisions, de l'expression de nouvelles haines, de la stigmatisation et du rejet de certaines catégories de Français et Françaises, car c’est bien cela qui est au cœur du programme du RN. » a-t-elle ajouté, insistant sur l'importance de l'unité sociale.
Christophe Jousseaume de La France Insoumise a également pris la parole pour rappeler la nécessité de proposer une véritable alternative au macronisme et à l'extrême droite. « Nous ne sommes pas là pour faire barrage, nous sommes là pour réparer la France des six ans du macronisme qui sont une alliance de projets néolibéraux qui ont cassé, détruit la vie des gens et qui ont porté les idées les plus nauséabondes au pouvoir, le racisme qui aujourd'hui est l'appel d'air pour le Rassemblement National. Donc, il n'est plus l'heure de la désunion, il n'est plus l'heure d'être tendre. Il nous faut proposer aux Français une alternative à l'alternative fasciste, néofasciste, puisque le macronisme est mort dimanche dernier soir des européennes. Désormais, il ne reste que deux alternatives : le progressisme ou la réaction, socialisme ou barbarie. »
Julien Delaporte, représentant du Parti Communiste Français, a mis en avant les engagements de son parti pour les circonscriptions de Vendée. Il a présenté les candidats, soulignant leur implication locale et leur expérience. « Les défis à relever pour le bien des Vendéens et Vendéennes, le défi du droit à la santé pour toutes et tous, celui du droit à la réussite scolaire pour chaque enfant et jeune, le défi de l'alimentation de qualité, le défi du logement. Et là, nous pensons notamment aux familles monoparentales, aux salariés saisonniers ou intérimaires, situation encore inédite avec une jeunesse qui n'est pas bien dans sa peau car confrontée à beaucoup trop d'incertitudes. Enfin, il y a aussi les questions climatiques qui exigent des solutions de bien commun. Nous avons toutes et tous sur le dos de lourdes responsabilités. Nous avons deux, trois petites semaines pour regagner l'espoir dans l'avenir. Il y a tout autour de nous des gens talentueux, honnêtes et profondément bons, la tête pleine de projets et d'initiatives. C'est vers eux et elles que nous nous tournons. Ensemble, nous réussirons. Nous pensons très fermement que l'humanité peut prendre la direction du progrès et nous pourrons enfin réaliser nos rêves. C'est cette pensée qui nous donne la motivation. »
Daniel Perret, représentant de Génération.s, a exprimé sa satisfaction de voir enfin un rassemblement des forces de gauche. Il a insisté sur l'importance de l'unité et de la solidarité entre les candidats, au-delà des étiquettes partisanes. « Moi, depuis des années j'attends un rassemblement de ce genre de toutes les forces de gauche. Je l'ai toujours demandé à toutes les élections depuis au moins trois ans. J'ai fait un appel forcé. Là, je suis heureux. J'ai encore les jetons du résultat et parce que maintenant ça n'est plus dans le camp des partis, ça n'est plus dans le camp des citoyens, ça n'est plus dans le camp des syndicats, ça n'est plus dans le camp des électeurs désormais. Or j'espère et je voudrais que les candidats sachent qu'ils sont des candidats du Front Populaire avant d'être des candidats de leur parti. Bon, c'est vrai qu'à la fin le 7 du soir il faudra redonner une étiquette mais pour le moment, pour tous les deux jours d'élections, le 30 et le 7, il s'agit que ce soit un candidat quel qu'il soit du Front Populaire. »
Une vingtaine d’organisations unies
Les partis politiques, les syndicats et les associations ont montré une unité lors de cette conférence. Même si certaines organisations n'appellent pas formellement à voter pour le Front Populaire, toutes s'accordent sur la nécessité de lutter contre l'extrême droite et les politiques de Macron.
Stéphane Tobie d'Attac a rappelé l'importance de continuer la lutte sociale après les élections, soulignant que la victoire électorale n'est qu'une étape dans la défense des libertés publiques et sociales. « Et puis, effectivement, on veut échapper au Rassemblement National, qui sera le pire pour nous en termes de liberté publique, de liberté sociale et syndicale. Et puis, j'insiste sur le fait que ce n'est pas un blanc-seing simple qu'on donne aux candidats du Nouveau Front Populaire, parce qu'on sait bien que la lutte ne se résume pas à des élections. Il va falloir aussi imposer des mesures, sans doute dans la rue, contre le patronat. Donc, rien n'est encore joué. Il y aura l'après-élection, et il faudra aussi compter sur Attac et le mouvement social pour faire pression, pour obtenir satisfaction sur les manifestations. »
Martine Chantecaille représentante du Planning Familial, a également pris la parole : « C'est les droits des femmes et des minorités, c'est une question politique. Et donc, il y a des associations qui, face au danger, face à la nécessité d'un vote d'histoire, appellent sans aucune ambiguïté à voter pour le Nouveau Front Populaire. »
Solidaire, FSU et CGT pour l’intersyndicale Vendée ont exprimé leur soutien : « On est en soutien à cette dynamique du Front Populaire, en tout cas de son programme. On s'oppose, et ça c'est notre moelle épinière, on s'oppose à tout ce que porte l'extrême droite, qui porte le contraire de nos valeurs, de solidarité, d'humanisme, de tolérance. Et donc, c'est de fait une opposition forte. On va évidemment parler de la perspective de juillet. La perspective de victoire de l'IRN, évidemment, on essaie de la prévoir sans trop l'imaginer, mais on sera là en barrage dans tous les cas. Et la perspective de victoire du Front Populaire, dans ce cas-là, on sera aussi là pour peser sur les revendications que vient développer. »
Liste des candidats du Nouveau Front Populaire en Vendée
- 1ère Circonscription de Vendée (La Roche-sur-Yon Nord - Challans - Les Essarts)
Lucie Etonno, Nouveau Front Populaire - 2ème Circonscription de Vendée (La Roche-sur-Yon Sud - Talmont-Saint-Hilaire)
Nicolas Hélary, Nouveau Front Populaire
3ème Circonscription de Vendée (Noirmoutier - Les Sables d'Olonne)
Pascale Marchand, Nouveau Front Populaire
4ème Circonscription de Vendée (Les Herbiers - Montaigu)
Julie Mariel Godard, Nouveau Front Populaire
5ème Circonscription de Vendée (Fontenay-le-Comte - Luçon)
Pierre-Hugues Fourage, Nouveau Front Populaire