Capture d'écran webcam des Halles la Roche-sur-Yon.
Projet emblématique du premier mandat de Luc Bouard, le quartier des Halles est toujours en cours de rénovation. Un chantier qui a débuté en août 2017 et qui devait s’achever en décembre 2019. Il y a presque 5 ans 1/2 de travaux de septembre 2017 à mars-avril 2023 soit quasiment deux ans de retard. Pourquoi ? Entretien avec le maire de la Roche-sur-Yon, Luc Bouard, réalisé hier, lundi 19 juillet 2021.
En juillet 2021, où en est le chantier des Halles ?
Les Halles, elles n’avancent pas vite, mais le chantier avance. On a eu à subir un certain nombre de déconvenues de la part du maître d'œuvre qui, décidément, est toujours dans la même position, qui de fait, je pense, n’est pas à la hauteur du chantier. Des actions en justice seront lancées dès la fin du chantier, nous travaillons avec nos avocats et les siens désormais pour faire avancer les choses.
Qu’entendez-vous par « pas à la hauteur du chantier » ?
Ça veut dire qu’il n’a pas pris la mesure du chantier qui l’attendait. Et qu’il a, je pense, minimisé un certain nombre de domaines, soit parce qu'il ne mesurait pas complètement l’étendue d’un tel chantier, soit parce qu’il n’en avait pas les capacités. Il faut dire que nous avons le père qui est propriétaire du cabinet d’architecture et qui a confié le dossier à son fils. C’est un jeune architecte, qui a un joli coup de crayon, mais qui n’est sans doute pas un excellent maitre d'oeuvre.
Tout cela va enregistrer un surcoût …
Pour l’instant on ne les a pas encore totalement. Cela dépendra de la portance de la dalle sur le parvis nord. Il y aura un surcoût. Aujourd’hui, il serait aléatoire de donner un chiffre.
Où en sont les travaux sur les parvis ?
Le U ouvre demain, mardi 20 juillet. Dès que l’ancien magasin est vidé, on va faire ce que l’on appelle le décroutage des éléments qui sont devant le magasin. C’est quoi le décroutage ? On enlève la couche de bitume afin de refaire techniquement une étanchéité complète de la dalle et en mettant le parvis. Ces travaux-là ont démarré, ils continuent, ça perturbe un peu, mais pas tant que ça.
Les deux parvis seront livrés entre la mi-octobre et fin novembre devant le U et devant le restaurant le Karo , terminé livré. Ensuite on va s’attaquer à la finition de la rue de la Poissonnerie, que l’on voudrait finie avant l’été 2022.
Pendant ce temps-là, nous commençerons la démolition du Carré U (le bâtiment nord) le décroutage aura lieu du 12 juillet au 30 juillet. La reprise d’étanchéité du parvis Sud jusqu’au 6 août. Ensuite, on attaquera le parvis central pour une finition qui serait, je l’ai dit tout à l’heure, entre octobre et novembre.
En même temps, nous enclencherons la déconstruction du bâtiment nord qui aura lieu d’abord à l’intérieur avec la démolition des éléments structurants, le désamiantage, et le bâtiment, lui, aura définitivement et totalement disparu à la fin d’octobre 2021.
Dès que c’est terminé, on renforce la structure et c’est là où on a quelques semaines de latence pour mesurer exactement le type de renforts qu’il faut. On renforce la structure jusqu’en novembre ou décembre 2021 et, à ce moment-là, on attaque l’étanchéité jusqu’en janvier 2022.
Quand est-ce que le parking souterrain va être remis en service ?
Les travaux du parking souterrain, qui va gagner 90 places, devraient être totalement terminés en avril/mai 2022. Ensuite, il restera les finitions, et c’est là qu’on n’a pas exactement le calendrier encore, car je souhaite vraiment que la rue de la Poissonnerie soit terminée totalement avant l’été 2022.
Pendant ce temps-là, les réseaux sur la partie nord de la rue Malesherbes, où là, il y a encore des réseaux à travailler et avec des finitions qui seraient là aussi terminées en avril/mai 2022.
Après nous avons la partie centrale, qui elle, est le parvis. C’est un travail extrêmement technique, car il faut que la structure soit prête à accueillir des jeux de lumière, des concerts, une scène, etc., etc.
Le festival R.Pop va-t-il continuer au haras ?
Je ne pense pas parce que le haras va lui aussi entamer sa mue, je pense, et n’a peut-être pas vocation à recevoir R.Pop, ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas vocation à recevoir d’autres festivals. Mais R.Pop a plutôt vocation à retourner sur le centre-ville sur le parvis des Halles. Pour l’été 2023, je pense que nous serons prêts.
Quel est l’impact du Covid sur les commerces ?
Globalement, même s’ils estiment qu’ils auraient pu faire mieux, beaucoup mieux, ils ne sont pas dans la plainte. Ils savent que sur la période de travaux à venir, on va les indemniser de toute façon, quand on va faire les rues, parce qu’à un moment donné, il va bien falloir qu’on ferme les rues pendant quelques jours. On va travailler là-dessus et je suis persuadé que nous serons tous heureux au premier semestre 2023, avec une place des Halles totalement finie, avec un chantier énorme qui permettra d’avoir un site magnifique à la disposition des Yonnais pendant plusieurs générations.
Donc il faut encore un peu de temps. Il y a eu des erreurs, clairement.
Des erreurs concernant le choix de l’architecte ?
L’ erreur par rapport au choix de l’architecte ? Non. Ça, je le refuse, parce que ce que nous a présenté l’architecte était de loin le plus beau projet. Il nous a été présenté comme réaliste et réaliste dans les temps qu’on avait réclamés. Il n’était pas question à ce moment-là que ce ne soit pas lui qui suive ce dossier-là et que ce soit son fils. On a peut-être été trompé un peu sur le suivi. Non, il y a une erreur, je l’assume personnellement, c’est de ne pas avoir déplacé les commerçants sous un chapiteau pendant la durée des travaux pour le marché en bas.
Parti sur les chapeaux de roues, le comité d’accompagnement rassemblait une vingtaine de personnes au début pour n’être plus qu’actuellement que très très peu. Comptez-vous le relancer ?
Je pense que le comité d’accompagnement a eu énormément d’intérêt dans la phase de préparation, dans la phase d’envie de dire ce qui allait, ce qui n’allait pas, on a beaucoup travaillé avec une association de porteurs de handicaps. Dans la partie suivie des travaux, ça a sans doute été moins vrai. Et puis il y a le Covid qui est là depuis un an et demi, il ne nous a pas facilité la tâche.
Au dernier comité d’accompagnement qui a eu lieu, très très peu sont venus, et manifestement l’attente n’était pas la même que celle que l’on pouvait donner au comité. Moi, je propose une chose, c’est que à la rentrée de septembre on réunisse à nouveau le comité avec des élus et les techniciens qui sont en charge et qu’on refasse ensemble le point sur tout ça. Mais il faut que le comité vienne dans son ensemble.
C’est un dossier éminemment technique qu’on aurait eu certainement plaisir à partager bien plus qu’on a pu le faire là dans les circonstances à la fois du Covid et à la fois de la difficulté de maîtrise d’œuvre qu’on a eue.
Quand je vois comment on peut le faire sur la SMAC où on invite en permanence des gens à visiter le chantier, à aller discuter avec l’architecte, voilà des rapports avec un architecte qui se passent extrêmement bien. Chloé Bodart est l’architecte par excellence. Elle vit son chantier. Elle est là tout le temps. Elle est là chaque fois qu’on lui demande.
Quels sont les bâtiments publics qui vont changer ? Je pense à l’office de tourisme, à la police municipale ?
L’office de tourisme sera à l’ancien hôtel de ville. La police municipale, on se pose la question.
Ce n’est pas une priorité aujourd’hui, mais on se pose la question pour savoir si c’est toujours le bon endroit ou s’il ne faut pas le laisser plutôt à des commerces. La question est ouverte mais elle n’est pas tranchée aujourd’hui.
Si on pouvait le faire, ça serait, sans doute, la reconstruction d’un hôtel de police mutualisé ville et Police Nationale. Les bâtiments de la Police Nationale sont en très très mauvais état et donc ça fait partie de mes rêves. J’ai évoqué ça une fois avec Monsieur le Préfet. Simplement il faut des crédits.
Ce sont les dossiers qui mettent beaucoup de temps à être montés. Mais je pense que c’est quelque chose que je vais relancer d’autant qu’on a peut-être la vocation de devenir une police d’agglomération, plutôt que municipale, ce qui permet d’avoir des effectifs tournants plutôt plus adaptés à la situation d’aujourd’hui et un seul édifice rassemblant la police municipale et la police nationale, pourrait avoir du sens pour la mutualisation des garages, la mutualisation des salles, je pense, au centre de surveillance urbaine CSU pour les caméras, pour le coup pour être mutualisé. Voilà cela fait partie des pistes. Ce n’est pas aujourd’hui la priorité, mais cela fait partie des choses auxquels il va falloir réfléchir.
Avez-vous des regrets ?
Pas du tout ! 1) on a pris l’architecte qui nous présentait le plus beau projet. 2), le seul regret c’est de ne pas avoir demandé aux commerçants de partir pendant un an et demi.
Le quartier sera complètement transformé dans un an, un an et demi. Il sera vivant, adapté à son époque. Bon, ça aura coûté un peu plus cher, ça aura pris un peu plus de temps. Dans cinq ans est-ce que c’est quelque chose qu’on reprochera ? Je ne crois absolument pas. Je pense que tout le monde sera hyper content de l’outil. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a une certaine impatience pour le voir terminé pour pouvoir en bénéficier complètement.
La fin des travaux tous terminés, carrossés, livrés tous prêts, inaugurés je pense qu’au premier trimestre 2023 on devrait être dans la vérité. Ce qui nous fera quasiment deux ans de retard. Quoi dire de ça ? J’aurais tellement aimé que ça aille plus vite, que tout le monde soit servi plus rapidement.