Comment enlever la peinture rouge de la statue de Napoléon et de son socle projetée suite aux dégradations survenues dans la nuit du 24 au 25 juin 2020 ?
Deux expertes passent la journée sur la place pour évaluer les dégâts en vue de la remise en état.
La ville a fait appel à deux restauratrices professionnelles venues de Paris, qui passent la journée au chevet pour évaluer la restauration nécessaire et son coût. La statue et le socle de Napoléon sont classés monuments historiques. « On ne fait pas n'importe quoi et n'importe comment » précise Jean-Michel Pierre, directeur du service culturel.
Ce matin les deux restauratrices, Anna spécialisée dans les pierres et Diana dans la restauration de sculpture métallique, ont fait des essais de nettoyage à la fois sur le socle et sur la statue.
Un nettoyage différent pour la statue et son socle
C’est une technique mixte qui est envisagée car les supports sont différents : la statue est en bronze et le socle en granit.
« On doit à la fois dissoudre la peinture avec des solvants et aussi l'enlever de manière mécanique par micro sablage pour le socle, et pour la statue, le protocole n'est pas encore défini, mais on se dirigerait vers une méthode chimique : compresse mélangée avec des solvants et ensuite chauffer au chalumeau et c'est la chaleur qui détruit la peinture » explique Anna.
Un échafaudage nécessaire.
Un échafaudeur spécialisé devrait être sollicité. Il faut dire que la statue fait 4,66 m de haut pour 5,40 m de long et le socle 4,86 m de haut, 7,90 m de long et 5,80 m de large.
Une nacelle était nécessaire pour faire les tests de nettoyage.
Il faudrait faire appel à des échafaudeur spécialisé pour qu'il puisse échafauder correctement la structure et que l'on puisse travailler dans de bonnes conditions.
Une semaine de restauration.
Tout cela prend du temps, car plusieurs étapes sont nécessaires à la restauration, mais aussi la logistique.
La restauration devrait durer une semaine minimum avec 4 restaurateurs (2 pour le socle et 2 pour la statue).
Un financement à trouver.
Côté financement, le chiffrage devrait être réalisé prochainement par les expertes. « il faut attendre le devis, mais en tout cas, c'est la ville qui va faire les recherches de financement avec notamment la DRAC » indique Jean-Michel Pierre.
Rappel historique.
Février 1851 : Léon Audé, maire de La Roche-sur-Yon, rencontre le comte de Nieuwerkerke, un sculpteur diplômé des Beaux-Arts, pour lui faire part du souhait collectif d’ériger une statue à l’effigie de Napoléon, au cœur de la ville qu’il a fondée.
13 septembre 1852 : la construction de la statue est autorisée par décret de Louis Napoléon, président de la République. Le comte de Nieuwerkerke accepte de réaliser l’œuvre et sera aidé dans son entreprise par les célèbres fondeurs de l’époque Eck et Durand pour la statue et les entrepreneurs Haguais et Touchard pour le socle. La souscription et l’apport de subventions de la part de 152 communes et de l’administration des Beaux-Arts permettront de collecter 57 721,60 francs pour financer le monument.
15 août 1853 : la première pierre est posée le jour de la Saint-Napoléon.
20 août 1854 : une foule de 20 000 personnes se déplace pour découvrir la statue, inaugurée le jour du 50e anniversaire de la création de la ville par l’Empereur.
Le saviez-vous ?
Sur les deux monuments, seul change le bras droit : au lieu d’être posé sur la poitrine, il indique, à La Roche-sur-Yon, l’emplacement de la ville nouvellement créée. La statue lyonnaise sera détruite en 1870. Seule la statue yonnaise subsistera. Elle est d’ailleurs aujourd’hui la seule des 6 statues équestres de Napoléon Ier actuellement recensées en France, à être restée sur son emplacement d’origine.
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