Journée mondiale contre l'homophobie, des témoignages accablants

Vendredi, le 17 mai 2019, c’est la journée mondiale contre l’homophobie. Les associations LGBT seront mobilisées en Vendée, vendredi et samedi prochain. Sondage, témoignage, voici un petit tour d’horizon de l’état de l’homophobie en France en 2019. Notre pays ne doit pas être fier de cette discrimination tenace qui gangrène notre société.

Un sondage inédit.

L’IFOP a publié un sondage sur l’homophobie réalisé auprès de 1229 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres. Il donne une photographie intéressante mais dramatique de la vie, du ressenti des homosexuels face aux actes homophobes en France.


Par crainte de représailles homophobes, 62 %des homosexuels évitent de se donner la main dans la rue, 63 % évitent de s'embrasser dans la rue, 16 % des homosexuels aimeraient quitter leur ville en raison du climat d'hostilité

Dans 3 cas sur 4, l'agresseur est un homme.  Pour 75 % des victimes, l'agresseur avait moins de 30 ans et pour 22 % des victimes, l'agresseur avait même moins de 18 ans

Après une agression, seule 1 victime sur 4 signale les faits à la police et 1 sur 5 porte plainte à la fin.

Les victimes sont de plus en plus nombreuses à pousser la porte des associations pour obtenir de l'aide. Les victimes d'agression homophobe sont souvent des jeunes qui n'ont pas forcément connaissance de leurs droits et qui n'ont pas conscience que ce dont ils ont été victimes constitue une infraction pénale. Ils se disent également qu'une procédure judiciaire va coûter trop cher notamment avec les frais d'avocat et vont renoncer à porter plainte pour toutes ces raisons.

 

Le fléau est donc d'autant plus important dans le sport et notamment dans le foot où c'est un énorme tabou.

8070591 257e2390 74d5 11e9 a96f 789b7c902b2b 1 1000x625À l'occasion de la 38e journée de la ligue 1 de foot ce week-end, les capitaines de foot vont arborer un brassard.

 

Un clip vient également d'être mis en ligne pour lutter contre l'homophobie dans les gradins,  « hors-jeu à l'homophobie »

France 2 y a également consacré son émission Infrarouge à l'homosexualité dans le foot. Reportage à voir ou à revoir sur le replay de France télévision.


Pour l’association contact Vendée qui s’adresse aux parents, familles et amis homosexuels, bisexuels et transgenres, s’appuyant sur le rapport de SOS homophobie, l’association regrette l’augmentation (+ 15 %) d’actes en France en 2018 « avec une recrudescence des actes Lesbophobes avec une augmentation de plus de 42 %. »


Témoignage : il a été victime d’homophobie dans son travail.


Erwan, 63 ans, habite l’agglomération yonnaise.

À l’époque des faits, il était formateur dans un centre de formation professionnelle pour adultes dans un autre département.


A son travail, il a fait  son coming-out, comme il est coutume de dire. « Je n’aime pas ce mot. Je préfère celui de partage. Donc je l’ai partagé avec mes stagiaires et avec quelques-uns de mes collègues. »
Un jour, j'ai été convoqué par le directeur du centre, car un stagiaire s'était plaint de mon attitude pédagogique.

« Cela fait 20 ans que je fais de la formation professionnelle et j'étais un peu surpris de cette convocation. Il s’agissait d’une réunion disciplinaire ou le directeur de l’établissement, la responsable de la formation, la DRH et le stagiaire qui me mettait en cause étaient présents. Le stagiaire était très gêné. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il répétait ce qu’on lui demandait de répéter. La responsable pédagogique, elle, a indiqué que je n’étais plus en état d'exercer mon travail de formateur. En disant que j'étais un mauvais pédagogue. Elle n'a pas osé dire ... »


Erwan aurait dû avoir un entretien officiel avec la responsable pédagogique mais cet entretien n’a jamais eu lieu. « Au bout de six mois où elle avait mis tous les stagiaires contre moi, avec des sous-entendus et, comme on les appelle maintenant, des fake news. »

À bout, Erwan ne pouvait plus supporter les colportages de sa collègue. « J’en ai eu marre et j'ai présenté ma démission au directeur en indiquant que j'allais porter plainte auprès du rectorat pour homophobie. »

Le directeur a rencontré son formateur en lui disant qu'il avait besoin de lui. « Le directeur m'a indiqué de ne pas m'inquiéter et qu'il me gardait en précisant que la responsable pédagogique ne resterait pas à son poste»   À la rentrée suivante.  elle s'est retrouvée sur une voie de garage.

« Je me suis confiée à la DRH. Elle a été extraordinaire et elle a tout fait pour me remonter le moral et m'indiquer que ma vie privée ne regardait que moi.  La responsable pédagogique avait monté la tête au stagiaire en lui faisant dire que Erwan, le formateur était bizarre, « qu'il s'approchait trop de vous, peut-être que quelquefois il vous met la main sur l'épaule » et lui a fait répéter tout ça. Après j'ai su qu'elle n’aimait pas les homosexuels. En fin d'année, je suis allé m'expliquer avec l'ancien responsable pédagogique qui m'a indiqué n'avoir rien contre les homosexuels, qu'elle en avait même dans son entourage : c'est comme un raciste qui a toujours un noir dans son entourage.  »

La responsable pédagogique a été déclassée suite à cela.

Dans son malheur, Erwan reconnaît avoir eu de la chance avec une hiérarchie qui l’a compris et qui certainement devait redouter une plainte pour homophobie. « Je suis tombé sur un bon DRH, c'est sûr, un bon directeur ce qui n'est pas le cas de tout le monde. »


Erwan a bien voulu témoigner, sous couvert d’anonymat, « si cela peut aider quelqu’un… »


Les actions en Vendée.

A la Roche-sur-Yon samedi 18 mai 2019

Place Napoléon, le centre LGBT de Vendée organise un village associatif de 12 h à 17 h avec les associations AIDES, David et Jonathan, Trans Interaction, La Ligue des droits de l’homme, Amnesty International, Le Planning Familial et L’Autre Cercle.

 

A Challans
L’association Contact Vendée organise le vendredi17 mai 2019 une soirée débat en partenariat avec le cinéma le Club de Challans, en projetant le film de Denis Parrot : Coming Out.
La projection aura lieu à 20h et sera suivie d'une rencontre entre les spectateurs et les bénévoles/militants de Contact Vendée.
Et le samedi, une animation  place De Gaulle de 10h à 17 h.

Contact :

Centre LGBT de Vendée
Pole associatif
Boite 136
Porte B - 1er étage
85 000 La Roche sur Yon
07 83 33 33 83
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