Quand les jambes sont remplacées par des roues de fauteuil, le déplacement en ville peut s’avérer être un vrai parcours du combattant. Marches trop hautes pour accéder aux commerces, passages dans de la terre, du sable ou des graviers sont autant de difficultés qui peuvent freiner l’avancement d’une personne à mobilité réduite.
Pour le troisième anniversaire de l’ADAP (agenda pour l’accessibilité programmée), l'APF France handicap (Association des Paralysés de France) a investi la place Napoléon mercredi.
Ils voulaient ainsi dénoncer les difficultés de leur quotidien à travers des ateliers en fauteuil roulant. Le public était ainsi invité à se mouvoir dans du sable, des cailloux ou passer une chicane. « Nous souhaitons interpeller le public sur les enjeux de l’accessibilité pour tous. Aujourd’hui il y a peu de contrôles sur les établissements qui ont signé une attestation sur l’honneur. Un lieu inaccessible est un lieu qui nous est interdit », déplore Hugues Bourieau, chargé de mission au développement des actions associatives.
Pourtant l’APF siège dans les commissions communales et intercommunales. Même si les adhérents se sentent écoutés, parfois la réalisation n’est pas à la hauteur de leurs espérances. « Avant la réalisation de la rue Clemenceau, sur 60 commerces de la rue et de celles adjacentes, 20 n’étaient pas accessibles. Aujourd’hui il n’y a pas de différences. Tout aurait pu être accessible dans un ensemble harmonieux », dénoncent Catherine Guiet et Patrick Vimont, conseillers au sein de l’APF.
Si l’APF a par le passé fait des actions coups de poing, aujourd’hui, elle se veut plus dans la sensibilisation pour toucher un plus large public dont notamment les jeunes. « Nous faisons une grosse communication via les réseaux sociaux. Selon les situations nous pouvons faire des actions mais le plus important reste le travail de longue haleine. Les coups de poing sont des actions ponctuelles et sont souvent des flops. Nous souhaitons maintenant porter des messages ».
Kylian 15 ans, s’est installé le temps d’un instant dans un fauteuil roulant. « C’est un peu dur. Il faut vraiment forcer sur les bras. Je pensais que c’était plus facile. Mon regard a changé sur le handicap ». Pour Lohan, 12 ans, le constat est différent. « C’est drôle. Je n’étais jamais monté dans un fauteuil. Le plus dur c’est le passage de cailloux. On s’enfonce dedans. Je n’ai pas eu peur de tomber même si je me suis senti déséquilibré à plusieurs reprises ».