Pas moins de 18 associations manifestaient ce matin, place Napoléon, pour défendre des migrants en voie d'expulsion ou expulsés dans des situations jugées inhumaines.
Les plus de 200 manifestants s'étaient donnés rendez-vous place de la Vendée, devant la permanence parlementaire de la Députée Patricia Gallerneau.
Des familles vont être séparées, car le père et la mère n'ont pas le même statut, d'autres, malades, même ceux qui travaillent, perdent leurs droits.
Expulsée en sortant de l'hôpital.
Une famille albanaise a fuit son pays, car la mère de trois enfants avait été enlevée par la mafia pour être vendue en Grèce.
Elle était hébergée dans le cadre de leur demande d'asile à Fontenay-le-Comte.
Deux jours après avoir subi une intervention chirurgicale, la dame devait de nouveau être opérée, mais les gendarmes se sont présentés au domicile pour amener toute la famille au centre administratif de Roissy, où un avion était prévu le lendemain.
Un juge a ordonné l'expulsion.
De retour à Fontenay, la famille a été de nouveau arrêtée par les gendarmes, direction l'aéroport de Nantes pour un renvoi vers l'Allemagne, le 2 octobre 2017.
"Le traumatisme de voir leur maman expulsée alors qu'elle sort de l'hôpital, se retrouver en centre de rétention, les parents menotés c'est un comportement extrêmement violent, inhumain." clame Monique Benoteau représentante de l'association amis sud.
Les décisions de la justice ne sont pas contestées. Tous les recours avaient été épuisés "mais la manière dont ces personnes sont expulsées, dans des conditions aussi irrespectueuses du minimum du droit humain est révoltante. Nous ne pouvons que nous en indigner, et alerter nos députés pour qu'ils sachent dans quelles conditions les choses se passent."
La famille se trouve en Allemagne. Le pays avait pourtant refusé sa demande d'asile. Elle devrait être renvoyée vers l'Albanie "où la vie pour eux est impossible".
La rencontre avec la députée.
Patricia Gallerneau a reçu le collectif d'associations. La FCPE, par l'intermédiaire de son président Nicolas Helary, a alerté la députée sur la situation de trois familles qui sont en difficultés. "Il y a des cas d'urgence qui sont à traiter absolument. Il y en a une qui doit quitter son logement dans 15 jours. Les enfants sont scolarisés en primaire et en élémentaire. Leur demande d'asile est régulière. Le monsieur travaille et il a une promesse d'embauche en CDI. Ce sont des cas concrets pour lesquels vous pouvez agir tout de suite auprès de la préfecture. C'est là-dessus qu'on attend que vous agissiez. Les parents sont très mobilisés pour défendre ces familles. La Préfecture n'entend rien. On compte sur vous."
Une autre personne interpelle la députée. " On nous dit qu'on va faire preuve d'humanité et, sur le terrain, c'est pas ça. "
Autre situation, une famille algérienne avait une entreprise dans son pays qui a dépensé 25 000 € pour soigner son fils qui serait mort, sans soins.
Il a un problème de développement de la boîte cranienne. Ils ont tout quitté pour venir en France où le petit est suivi médicalement. "C'est ça la réalité, ce n'est pas que du chiffre, c'est très très concret" renchérit Nicolas Helary en montrant des photos des opérations du crane du petit garçon. " La députée a un poids, c'est le législateur. Ce n'est pas le préfet qui donne des ordres à la députée. C'est l'inverse et donc la députée a tout à fait la possiblité de voir le gouvernement, de voir le ministre de l'intérieur avec les différents dossiers et le ministre de l'intérieur a tout à fait le droit de dire au préfet de faire ceci. Voilà ce qu'on attend de la députée aujourd'hui."
Patricia Gallerneau, de son côté, a indiqué être à l'écoute et va rencontrer le collectif début novembre. "Je vais aider ces associations à y voir plus clair et faire le lien avec les autorités, pour les cas locaux."
Une mission de l'Etat sur l'accueil et la prise en charge des mineurs doit rendre ses conclusions avant la fin de l'année.
Patricia Gallerneau et le collectif d'associations doivent se rencontrer début novembre. Les associations souhaitent une rencontre commune avec tous les députés de Vendée. "Je vais m'attacher à les inviter à cette réunion-là".