La Roche-sur-Yon. La Ligue contre le cancer à coeur ouvert.

la ligue 20170915 1837297975Suite de notre série de reportages sur la Joséphine. Après Béatrice Bellamy, conseillère municipale déléguée aux évènements sportifs,  nous avons rencontré Françoise Moreau, présidente du comité de Vendée de la Ligue contre le cancer. Le comité vendéen compte 240 bénévoles et 5 salariés.

 

Quels ont été vos premiers contacts avec la municipalité pour créer la Joséphine il y a trois ans?

La mairie nous a proposé de faire la Jospéhine avec une course et une marche des personnes qui ont été atteintes ou qui veulent courir pour soutenir les personnes atteintes de maladies cancéreuses et, entre autres, du cancer du sein dans le cadre d'octobre rose.

 

La mairie a eu la riche idée de mettre en route la Joséphine. Moi, je tiens surtout à remercier la mairie, car, voilà bientôt 18 ans que je suis à la Ligue, bientôt 60 ans que le comité vendéen existe, et c'était la première fois que la mairie faisait quelque chose pour la Ligue. J'ai été très sensible à cette démarche.

 

Qu'est ce que la Joséphine vous apporte ?

La Joséphine a beaucoup apporté en communication. Depuis, les bénévoles viennent à nous alors qu'autrefois il fallait aller les chercher. Ça a permis de bien sensibiliser le grand public, de faire connaître la Ligue et de montrer aux personnes ce qu'apporte la Ligue. Les gens ont l'idée de nous tendre la main. Mais à côté de cela on redonne tellement de choses aux malades et aux proches.

 

Ça nous a apporté aussi une notoriété. La Ligue était connue, mais elle était connue d'une façon différente. Ça nous a permis de faire une communication et d'informer le public de nos actions. On le faisait pour nous, en faisant des manifestations, mais là, il y a une ampleur extraordinaire. Vous vous rendez compte, 5000 personnes l'année dernière plus tous les bénévoles... Il y a une chaleur humaine dans cette journée où l'on sent ce soutien cette envie de donner de soi-même et de donner du sens et je dirais de taper dans ce cancer.

 

Quand je vous en parle, j'ai des frissons. On ne peut pas être insensible à cette vague humaine qui court et marche pour combattre le cancer.

" 300 000 € par an pour la recherche"

 

Où va l'argent que vous collectez toute l'année, pas seulement grâce à la Joséphine (25 000€ en 2016) ? 

Nous donnons 200 000 € à l'hôpital pour le PETSCAN (un super-scanner), 50 000 € par an pour les aides financières ponctuelles aux malades et 65 000 € pour les ateliers bien-être et le soutien psychologique.

Depuis dix ans, en moyenne, on donne 300 000 € par an à la recherche.

 

C'est qui "on", La Ligue au niveau national ?
Non. Le comité de Vendée de la Ligue contre le cancer donne 300 000 € par an depuis 10 ans.
Ce n'est pas donné à un laboratoire vendéen, il n'y en a pas. C'est donné au niveau régional : Nantes, Le Mans, Angers... C'est une commission de scientifiques qui étudie chaque cas. L'argent n'est donné que dans des laboratoires labellisés. C'est vraiment fait d'une façon très stricte.

 

On donne aussi à la recherche nationale.

 

Qu’elles sont les actions concernant la prévention ?

Il faut une bonne hygiène de vie, faire du sport pour permettre d'éviter certains cancers. Le dépistage et la prévention permettraient d'éviter 40 % des cancers. C'est énorme.

 

Il faut sensibiliser au maximum les jeunes comme les moins jeunes à ce manque d'hygiène de vie.

 

Nous avons maillé le département avec 10 antennes. Par exemple, l'atelier bien-être permet à une personne qui habite dans un rayon de 10 à 20 km maximum de pouvoir participer à un atelier.

 

Nous avons également des actions de soutien aux malades par des visites, les ateliers bien-être, sur 14 sites en Vendée, soit 350 ateliers avec 2 bénévoles dans chaque atelier. Ça commence en septembre et ça se termine en juin. Un autre axe, c'est l'aide financière, une commission avec 7 personnes et les démarches.

 

A quoi servent les ateliers bien-être ?

C'est pour permettre déjà d'éviter l'isolement du malade, reprendre confiance en son corps.

 

J'ai vu des personnes embuées de larmes, intimidées qui revenaient et, très vite, elles se transforment. Elles peuvent parler de leurs maladies entre elles ou ne pas en parler, elles font ce qu'elles veulent.

 

Chez elles, c'est tabou, un peu. Elles veulent protéger leur famille donc elles ne veulent plus parler de leur maladie et leur famille ne sait plus comment faire vis-à-vis du malade. Pour que les personnes puissent se retrouver ensemble. Elles font beaucoup de détente, de relaxation.

 

Dans cette maladie, il y a beaucoup de tensions, par les médicaments, les rendez-vous et par le fait de savoir que l'on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

 

Autre soutien aux malades, que vous avez évoqué, les aides financières. Quelles sont-elles ?

Il y en a qui ne peuvent plus travailler et ont une grosse perte de revenu, des couples qui se séparent, souvent. Il y a des cassures terribles dans cette maladie. On peut se retrouver très vite en difficulté.

 

Les aides financières, ce sont des dossiers qui sont faits par une assistante sociale. Le dossier est étudié par un médecin retraité de la Ligue. Ensuite, le dossier est étudié pour voir la somme que l'on peut donner. En moyenne nous donnons 500 €, pour une personne, ce qui représente 50 000 € par an.

 

Le budget des différents ateliers et le soutien psychologique coûtent 65 000 € par an. Des malades et quelques proches y participent.

 

Je me souviens quand j'allais visiter des malades, souvent, on me disait, "oui, mais quand on sort après, on est lâché". C'est là que je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose quand ils rentraient chez eux, pour pouvoir leur donner goût à reprendre vie. On a testé la sophrologie, la gym ... La première année à la Roche c'était il y a dix ans. Il y a eu un engouement et on a senti que cela convenait aux malades. Cela s'est développé dans les autres antennes ensuite.

 

Nous faisons des visites dans les hôpitaux des Sables, de La Roche et à domicile sur demande.

  

Quels sont les cancers les plus fréquents chez les femmes et chez les hommes ?

En moyenne chaque année, 3965 nouveaux cas de cancer (3543 tumeurs solides et 422 hémopathies malignes) ont été diagnostiqués en Vendée au cours de la période 2010-2012, dont 1718 chez les femmes et 2247 chez les hommes.

 

Ces chiffres sont proches des estimations nationales.
Au cours de la même période, la maladie cancéreuse a été responsable de 1798 décès par an, dont 720 chez les femmes et 1078 chez les hommes.

 

Les cancers du sein représentaient 16.6% des nouveaux cas de cancer, 36.9% chez la femme et 0.3% chez l’homme.

 

Les cancers de la prostate représentaient 26.3% des nouveaux cas de cancer chez l’homme.


Les cancers colorectaux représentaient 9.8% des nouveaux cas de cancer, 8.8% chez la femme et 10.6% chez l’homme.

 

Le cancer, on en guérit de plus en plus, avant c'était 1 sur 3, maintenant on en guérit à 60 %. L'espérance de vie des personnes atteintes de cancer a été augmentée. Ça se compte en années de vie supplémentaires.

 

Où en est-on côté prévention, dépistage ?

Plus on fera de prévention, plus on fera de dépistage mieux ce sera. Un petit cancer que l'on détecte au début, il peut être soigné relativement facilement. On peut vraiment couper les pattes à la maladie à partir du moment ou d'autres cellules ne soient pas atteintes. La prévention et le dépistage, encore une fois, sont très très importants, j'insiste.

 

En dépistage, il y a la mammographie pour le cancer du sein, la coloscopie pour le cancer du côlon et le papillo virus pour les jeunes filles qui n'ont pas eu encore de rapport. Pour la coloscopie, il n'y a que 50 % des gens qui le font, ce n'est pas normal. Plus on attend sur un mal, plus c'est difficile de le soigner.


Un mot sur votre engagement, vous avez dit être à la Ligue depuis 18 ans quelles sont vos motivations ?
Je voulais m'engager et France Bénévolat m'avait dirigé vers une association. Au fil des rencontres, je rentre en contact avec une dame qui était responsable de l'aide aux malades à la Ligue. A une époque où le mot cancer me chatouillait l'esprit, des proches sont partis d'un cancer.

 

J'ai assisté à une présentation de la Ligue, j'ai eu un coup de foudre pour la Ligue. Je voulais aller vers les malades c'est ce que j'ai fait. D'aller vers les autres, c'était dans mon tempérament en prenant soin d'eux. Maintenant, oui, ça fait 18 ans que je suis à la Ligue j'ai commencé avec l'aide aux malades, puis j'ai été responsable de l'aide aux malades, où j'ai monté tous les ateliers et j'ai pris mon bâton de pèlerin pour aller voir tous les services de l'hôpital. Il a fallu trouver des bénévoles puis les former, ça a demandé un énorme travail. Je suis présidente depuis 2 ans. C'est intéressant, mais c'est du boulot.

 

Vous faites la Joséphine cette année ?
Courir ou marcher ?

 

Oui.
Je serai présente au stand de la Ligue pour rencontrer les gens. Et puis à 74 ans, je ne sais pas si je pourrai le faire, je fais des petites marches...


Contact :

LA LIQUE CONTRE LE CANCER VENDÉE
CHD Les Oudairies
Bâtiment de la Direction Générale (au RdC)
85 925 LA ROCHE SUR YON Cedex 9
02 51 44 63 28
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
www.ligue-cancer.net/cd85

 

Horaires d'ouverture :
Du lundi au vendredi de 9h a 12h30 et de 14h à 17h

 

Le Comité de la Vendée étant une association vous pouvez y adhérer pour 8 € par an.

 

Numéro écoute cancer national : 0800 940 939 - Appel gratuit

 

Retrouver dès le dimanche 8 octobre le reportage photos sur le site de ma ville solidaire.

 

À lire également :

La Roche-sur-Yon. La Joséphine : entretien avec Béatrice Bichon Bellamy.

 

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