Une trentaine de personnes en situation de handicap ont manifesté jeudi à la Roche-sur-Yon pour contester une réforme qui les rendra financièrement dépendantes de leur conjoint. Pour elles, c’est une atteinte de plus à leur autonomie.
Les manifestants demandent au gouvernement de pouvoir vivre dignement.
À l’appel de l’association des paralysés de France (APF) une cinquantaine de manifestations ont été organisées en France pour dénoncer une réforme menaçant l’allocation adulte handicapé « imaginez que l’on calcule votre salaire en fonction de celui de la personne avec laquelle vous êtes en couple, qu'on le baisse ou le supprime si votre conjoint ou conjointe gagne trop, ce serait inacceptable » dénonce le tract distribué par les manifestants. « Lorsqu’elle se déclare en couple et que l’une des deux perçoit l’allocation adulte handicapé, les revenus de l’autre sont pris en compte dans le calcul de cette allocation. »
Dans le cortège, Françoise est venue de Luçon spécialement pour manifester à la Roche-sur-Yon en brandissant son panneau « je suis schizophrène, j’ai un mari qui m'aime mais pouvoir vivre dignement, c’est avoir son propre argent ! » Même si socialement parlant c’est très difficile à porter, le fait d’afficher sa pathologie « c’était mon rêve depuis des années » s’exclame-t-elle en souriant « j’ai un handicap et je le revendique. Je suis schizophrène et alors ? »
Françoise ne travaille plus actuellement. Son mari, lui, travaille dans l’agroalimentaire et il perçoit environ 1700 € nets par mois. La jeune femme touche une pension d’invalidité de 480 € et un complément d’allocation adulte handicapé de 327 € par mois. Ce qui fait un peu plus de 800 € au lieu des 920 €. « j’ai 100 € que je ne perçois pas parce que mon mari perçoit un tout petit peu plus que le plafond. »
Malgré son sourire, Françoise est déterminée à pouvoir vivre dignement.
Pour Paul Texier, le représentant de l’association France handicap (APF) en Vendée, « le plafond est de 19 600 € pour un couple. Ce qu’on demande, c’est qu’il y ait une déconjugalisation des revenus pour qu’une personne en situation de handicap soit autonome financièrement. Dans les couples, malheureusement, cela favorise l’exclusion. »
Parti de la place Napoléon, le cortège s'est dirigé vers la préfecture de la Vendée où une délégation a été reçue par la directrice de cabinet du préfet.