Jean Michel PIERRE dans son ancien bureau de directeur des affaires culturelles.
C’est une page qui se tourne dans la vie de Jean-Michel Pierre. Après une vie professionnelle de 43 ans, il prend ses derniers congés avant de partir en retraite : gestionnaire de cinéma, employé à la Poste, permanent syndical, directeur de la mission locale, directeur des ressources humaines et directeur de la culture...
Retour sur deux de ses activités : directeur de la DRH puis directeur de la culture.
Direction des Ressources Humaines à la mairie
Avant d’être DRH, il a passé 15 ans à la CFDT, où il a vu des ressources humaines « vues d’un côté ». En devenant DRH, il a vu les ressources humaines « de l’autre côté ». « La gestion des ressources humaines, c’est une question d’écoute, une question d’empathie et c’est une question de prise en compte des gens. Tu n’as pas toujours les solutions mais l’important c’est au moins de prendre en compte les difficultés des personnes » explique Jean-Michel Pierre. « Quand on rentre comme fonctionnaire, on rentre pour 40 ans, 42 ans. Il y a de telles évolutions professionnelles qu’il faudrait qu’il y ait une liberté plus grande d’aller et venir entre différents métiers. Aujourd’hui, ce n’est pas si simple que ça. Tu prends une disponibilité et après tu n’es pas sûr de revenir. Il faudrait pouvoir un petit peu libérer ça. (Là, je vais me faire tuer par les syndicats), avoir une grande liberté et de mettre en avant des gens qui s’investissent. Sur 2000 agents, l’investissement de tous n’est pas forcément à la même hauteur.
La DRH n’est pas forcément simple à faire tourner. Il y a des objectifs de maîtrise de la masse salariale et c’est difficile car la population vieillit, la moyenne d’âge augmentant dans la collectivité, les salaires augmentent naturellement et, il faut gérer tout ça. Ce qui est compliqué c’est de trouver les équilibres budgétaires, ce qui a forcément des conséquences sur des hommes.»
Directeur des affaires culturelles
Le changement de municipalité en 2014 s’est accompagné d’un changement de directeur des ressources humaines. On lui avait dit « ça serait bien que tu voies autre chose… » pendant trois ans, il a occupé le poste de direction de la médiathèque.
Ensuite, Olivia Doerler, quittait la direction du service culturel. Les candidats qui ont été retenus, ne sont pas venus. « Je n’avais pas postulé. » La Municipalité a proposé le poste à Jean-Michel Pierre, qu’il a accepté.
N'étant pas du sérail, les premiers contacts n’ont pas été évidents. Mais, Jean-Michel a une capacité d’adaptation à tous les postes et fait parler l'expérience. « Je trouve que c’est une richesse de venir d’ailleurs car cela permet d’avoir un regard différent. »
Pas facile de se faire accepter quand on n’est pas du milieu de la culture. L’acceptation par les partenaires culturels n’est pas évidente.
Dans la culture, « on y rencontre des gens avec qui c’est difficile de rentrer en communication, qui sont dans leur monde et c’est compliqué, il y a des intérêts... Le monde de la culture a besoin des collectivités. Sur la ville, sans tenir compte de la couleur politique, il y a un investissement culturel important et constant de la part de la municipalité. Ce sont des phases. Il y a eu une époque de construction d’équipements, il y a eu une époque de gestion avec Jacques Auxiette et Pierre Regnault et, du coup, il y avait besoin de renouvellement d’équipements. Luc Bouard est arrivé avec sa nouvelle équipe et s’est lancé dans un programme d’équipement très important, indispensable ! Ce qui est important c’est que les élus ont su instaurer une sorte de continuité même s’il y a pu avoir des variations sur les choix culturels, le CYEL a été construit. Il y avait un projet SMAC et la salle va ouvrir d’ici un an, il y a le projet du cinéma, il y a le projet du musée… en termes d’investissement par rapport à la culture et du soutien aux associations, je trouve que la municipalité est vraiment engagée là-dessus. Après on peut discuter des choix.»
Sortir la culture des murs
C’était un peu son dada : sortir la culture des murs. Comme les expositions du musée qui consistaient à mettre des œuvres un peu partout dans les quartiers dans différents endroits. « On voit que les oeuvres sont respectées, les gens regardent. La bibliothèque éphémère également sur la place Napoléon a été un grand moment d’échange avec les gens. On a vu des générations différentes jouer ensemble. Ce sont des choses que je garderai. Quand le parvis des Halles sera réalisé, je pense que ce lieu pourrait être un endroit formidable pour pouvoir amener ces arts de rue avec des petits formats comme par exemple avec des chansons, du théâtre… »
Sur la place Napoléon, Jean-Michel pense qu’il va falloir amener de nouvelles choses. « Les animaux de la place ont maintenant une dizaine d’années et je pense qu’il faut absolument amener des choses nouvelles même éphémères, durant l’été. Il y a eu une année où Il y a eu une structure végétale (image ci-dessous). Au-delà de la culture événement tourisme, il faudra développer ce genre de choses comme par exemple pour accéder aux tours de Saint-Louis. Sur la statue de Napoléon, on pourrait imaginer des structures sécurisées et mobiles qui pourraient permettre au public d’être devant la statue, de la voir de près… tout cela, touristiquement parlant, cela serait vachement intéressant. »
La culture, plutôt une affaire de gauche ?
Jean-Michel répond sans filtre. «On a des élus à la culture ouverts. Ils sont à l’écoute, ils avancent, c’est plutôt une bonne collaboration. J’ai passé une année de travail très intéressante avec Maximilien Schnel et Aurélien Roho. Il y avait une confiance mutuelle qui s’instaurait et on échangeait sur tous les sujets sans tabou. Je trouve ça plutôt bien.»
La statue après sa rénovation.
Un départ à la retraite
Aujourd'hui, il a quitté ses fonctions que va-t-il faire ? « Prendre le temps de m’occuper de mes petits-enfants de mes deux petits enfants. L’association dont je m’occupe aujourd’hui principalement est une association qui travaille avec des villages du Népal et ça fait 4/5 ans qu’on y va assez régulièrement et qu’on soutient des actions de développement là-bas. L’association s’appelle ANCRE . C’est une action qu’on va développer. C’est des choses sur lesquelles je vais prendre le temps et je réfléchirai plus tard pour les engagements autres.
La chose politique m’intéresse. Mais j’ai mis une parenthèse à mon engagement politique le temps que je travaillais dans la collectivité ce qui me paraît normal il faut être loyal. Ma liberté je la reprends à la retraite et je serai libre de m’engager ou pas. Je n’en sais rien aujourd’hui. Je pense que le moment de la retraite aussi c’est aussi un moment pour se poser. »
Jean-Michel Pierre sera remplacé en Octobre 2021. Le recrutement a été fait.