C’est avec la phrase « résistons à bras ouverts » que les 25 associations vendéennes qui œuvrent aux côtés des étrangers, invitent la population à venir s’informer et discuter, le vendredi 25 mai à partir de 17h30, sur la place Napoléon.

Par leurs actions quotidiennes, un peu partout en Vendée, elles veulent montrer qu’il est possible et souhaitable d’accueillir dignement les personnes en demande de protection et qui ne cherchent qu’à s’intégrer et travailler pour peu que l’administration les y autorise. Et en même temps, elles veulent se faire l’écho des sévères critiques émises à l’encontre de la nouvelle loi concernant l’asile et l’immigration. Cette loi va arriver en discussion au Sénat à la mi-juin.

Ces critiques ont été formulées par des institutions comme la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), le Défenseur des Droits, le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, les juristes travaillant près de la Cour nationale du Droit d’Asile (CNDA) et la quasi-totalité des associations françaises à caractère social ou humanitaire. "Tout en vou- lant tranquilliser une partie de la population, le gouvernement a élaboré un texte inutile qui, bien loin de contribuer à une meilleure intégration, fragilise la cohésion nationale, et n'exprime en rien les valeurs essentielles de notre République", a déclaré la présidente de la CNDH. Les principaux griefs sont : la réduction des délais pour déposer l’asile ; le délai ultra-court et impossible à tenir pour déposer un recours devant la Cour nationale du droit d’asile ; l’allongement inutile et traumatique de l’enfermement en centre de rétention, y compris des enfants ; la possibilité d’éloigne- ment avant la fin de la procédure et le maintien du "délit de solidarité".

Ce rassemblement aura lieu la veille de la première assemblée plénière, à Paris, des Etats- Généraux de la Migration. Il s’inscrit dans un travail national de réflexions et de propositions pour élaborer de nouvelles bases d’une politique migratoire alternative. (Voir https://eg-migra- tions.org/). Il est d’ailleurs regrettable et significatif que le gouvernement ait rejeté l’idée d’or- ganiser et de participer à cette réflexion comme l’avaient demandé 470 associations nationales.

La soirée se déroulera en deux temps.

D’abord sur la place Napoléon, de 17h30 à 19h ; des prises de parole et des visuels permettront de saisir les conséquences locales du durcissement national.

Puis de 19h30 à 22h30, à la maison de quartier des Pyramides, bd d’Austerlitz, un ciné- débat aura pour objectif de déconstruire la petite musique ambiante qui laisse entendre que les « déboutés du droit d’asile » pourraient retourner sans risques dans leur pays et qu’il faudrait les enfermer en attendant. Les associations connaissent bien leur histoire et savent que la plupart ne sont pas expulsables et qu’ils veulent travailler. D’ailleurs des employeurs vendéens n’at- tendent que le feu vert de l’administration pour les embaucher.

Nous parlerons ainsi de ces personnes invisibles que l’administration veut précariser, ca- cher, en espérant les décourager. Pour cela, il sera projeté le film « je suis leur avocat » de la documentariste Valérie Denesle qui illustre bien la situation des personnes dont le récit de vie a été rejeté par l’office OFPRA. Pour le débat, les avocates parisiennes qui devaient venir ne pourront pas se déplacer ce jour-là. Nous nous excusons auprès des gens que nous avions déjà informés. Une juriste responsable de la Cimade dans les centres de rétention de la Bretagne pourra être présente. Nous verrons, comme le disait un rapporteur de la CNDA, que la nouvelle loi construit un « véritable mur juridique ».